Géothermie un atout à la décarbonation, AFPG

En France, la chaleur représente 50 % de notre consommation d’énergie et est encore majoritairement produite à partir d’énergies fossiles et de sources importées. En effet, les solutions géothermiques constituent une source inépuisable de chaleur naturelle liée aux fonctions géologiques de la terre et ne représentent aujourd’hui que 1% de cette consommation. Ainsi, exploiter la chaleur des énergies renouvelables est l’un des moyens de réduire les émissions de CO2 et d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Entretien avec Virginie Schmitle,
Délégué Générale de l’AFPG
Quels sont les atouts de la géothermie dans la décarbonation – quelle est l’évolution de la filière ?
Notre ambition est que la géothermie soit la première source de chaleur renouvelable en France. Il faut pour cela que cette sourcé d’énergie renouvelable, décarbonée, locale, abondante et non intermittente se démocratise et se diffuse largement dans la population et sur le territoire. Sur les marchés des collectivités locales et des entreprises, nous allons devenir un acteur majeur parce que nos solutions sont pérennes, très rentables à terme, répondent aux règlementations notamment pour la production de froid et aux nécessités de la transition énergétique.
Mais pour nous le succès ce sera de devenir une énergie presque banale permettant de chauffer et de refroidir les bâtiments et les logements petits et grands en étant capables sur tout le territoire de prééquiper des lotissements et des zones industrielles, d’installer des boucles d’eau tempérées et de petits réseaux de chaleur. Notre avenir est aussi au cœur des réseaux locaux intelligents.
Trouvez vous que le plan d’action du développement de la géothermie est ambitieux ?
Les mesures présentées par la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher , sont portées par l’AFPG et nos partenaires dont le BRGM et le SER, depuis longtemps. Elles doivent permettre à cette source d’énergie renouvelable de changer de dimension dans notre pays. Car il s’agit à la fois de mesures financières, techniques et règlementaires. L’accent est aussi mis sur le développement indispensable de nos capacités de forage. Tous les voyants sont maintenant au vert pour la géothermie, et cela ne nous étais jamais arrivé jusqu’à aujourd’hui. Pour la première fois, les politiques se sont emparés de cette thématique. Il faudra maintenant cela se traduise également dans la Programmation Pluriannuelle de l’énergie (PPE)
Pouvez vous nous présenter l’observatoire de la géothermie ?
Le lancement officiel de l’Observatoire a eu lieu début janvier 2022. Il propose deux nouvelles cartographies qui permettent de visualiser l’ensemble des installations connues de géothermie de surface sur échangeurs ouverts (opérations sur nappe) et fermés (opérations sur sondes). Ces deux cartographies sont consultables sur les espaces cartographiques des sites web de l’AFPG et de l’ADEME et du BRGM et sont deux outils complémentaires qui permettent de répondre à l’ensemble des besoins exprimés (professionnels, grand public)
Des services cartographiques utilisables par tous
Les deux services web cartographiques (basés sur un flux de données unique de type WMS/WFS) sur lesquels sont adossées ces nouvelles cartographies, sont le résultat d’un inventaire qui repose sur le contenu de la Banque de données du Sous-Sol de la France (BSS) et de la base de données télé-déclarative de la Géothermie de Minime Importance (GMI). Ils permettent d’afficher chaque installation localisée au barycentre des ouvrages associés référencés, et de consulter les informations générales associées à ces installations. Ces services peuvent également être ajoutés dans tout système d’information géographique (SIG) en local ou en ligne.