Ventelis, les industriels investissent de plus en plus dans des solutions pour valoriser les rejets thermiques

Valoriser le chaud et le froid, grâce à des systèmes de récupération d’énergie
Faire fonctionner des fours à 150 degrés, 24 heures sur 24, consomme de l’énergie, mais il est possible de récupérer la chaleur de l’air produite pour chauffer un bâtiment ou produire de l’eau chaude sanitaire. Cet exemple illustre le potentiel de la récupération d’énergie dans l’industrie agroalimentaire. L’entreprise Ventelis, implantée en Loire-Atlantique, est un expert en génie climatique, notamment dans l’agroalimentaire. Depuis de nombreuses années, l’entreprise propose des systèmes de récupération d’énergie. La demande est forte pour ce type de solutions.
Rencontre avec Antonio Fernandes et Pascal Granger, associés de Ventelis
« À une époque, personne n’investissait pour exploiter des rejets d’air à 30, 40 ou même 80 degrés. Aujourd’hui, les industriels y vont ».
La ventilation est un poste consommateur d’énergie dans l’industrie agroalimentaire, notamment. Comment le diminuer ?
La récupération d’énergie est intéressante quand faites par exemple du contrôle d’hygrométrie, c’est-à-dire la quantité d’humidité contenue dans l’air. Aujourd’hui, on est capable de produire de l’eau glacée, en y associant des systèmes de récupération d’énergie. Concrètement, la fabrication d’eau glacée permet de produire de l’eau chaude en quantité suffisante pour assurer le réchauffage de l’air après sa déshumidification par batterie froide. Le cercle est vertueux. Cela permet de diminuer considérablement la consommation d’énergie. Dans un cas de figure comme celui-là 1kW d’électricité consommé produit 6 kW d’énergie en eau chaude et en eau glacée. Il y a encore quelques années, le froid provenait de la production d’eau glacée et le chaud était distribué par un réseau de vapeur ou d’eau chaude, produit à partir d’une énergie fossile.
Il y a aussi une autre solution pour limiter la consommation d’énergie : diminuer les débits d’air par des techniques de ventilation. Qui dit moins d’air, dit moins de consommation énergétique. Résultat, vos ventilateurs sont plus petits et consomment moins d’électricité., moins de débit d’air moins de consommation d’énergie en chaud et en froid.
Comment participez-vous à la transition énergétique dans le secteur agroalimentaire ?
Cela fait longtemps que nous proposons des systèmes de récupération d’énergie. La mise en place des certificats d’économie d’énergie a permis aux industriels d’investir davantage, en diminuant considérablement le retour sur investissement (inférieur à 1 an ou il fallait avant 5 ans environ, en général). À une époque, personne n’investissait pour exploiter des rejets d’air à 30, 40 ou même 80 degrés. Le budget était jugé trop important. Aujourd’hui, les industriels y vont. Les mentalités ont changé. Et la demande est de plus en plus forte. La hausse du prix de l’énergie y est aussi pour quelque chose.
Pouvez-vous nous en dire plus sur ce qu’est concrètement la récupération d’énergie ?
Il s’agit de l’exploitation de toutes les sources d’énergie évacuées inutilement à l’extérieur d’une usine. Il existe aujourd’hui une panoplie de solutions pour les exploiter. Par exemple, il est tout à fait possible d’utiliser les rejets d’air chaud sur des fours à 150 degrés sur des sites agroalimentaires. On installe un système de récupération air/eau qui permet d’utiliser la chaleur produite pour chauffer un bâtiment ou de l’eau sanitaire. Quand la température de l’eau récupérée n’est pas suffisante, on peut la faire grimer, en installant une deuxième pompe à chaleur, peu énergivore.
Pouvez-vous nous parler d’un projet en cours ?
Nous finalisons l’installation d’un système de récupération d’énergie sur deux fours de cuisson de l’usine Bimbo QSR qui fabrique des pains pour les groupes Mac Donald’s et Burger King. Concrètement, l’air chaud des fours, qui tournent 24 heures sur 24, s’évacue, traverse un échangeur. L’eau qui circule à l’intérieur est ainsi chauffée. Cette eau chaude est récupérée et sert pour l’étuvage. Elle est revalorisée en eau chaude sanitaire du site et assure le chauffage de la centrale de lavage.