Robinetterie en milieu hospitalier : prévenir les brûlures et les risques bactériens

Stéphane CHAILLAUD,
Expert Santé PRESTO-SANIFIRST
Limiter les risques de brûlures et d’infections bactériennes dans les établissements de santé impose des équipements sanitaires adaptés… Tour d’horizon des bonnes pratiques avec Stéphane Chaillaud, Expert Santé chez Presto-Sanifirst.
Savoir répondre aux besoins spécifiques des personnes en cours de soins.
Quels équipements sanitaires sont essentiels pour limiter les risques d’infections bactériennes dans les établissements de santé ?
Avant d’aller plus loin, il convient de noter qu’en 2023, la France a enregistré un nombre record de légionelloses avec 2 201 cas déclarés pour 193 décès, selon Santé publique France. Ces chiffres confirment une recrudescence des cas ces dernières années. Pour protéger les personnes hospitalisées et limiter la prolifération des légionelles – et, plus largement, des bactéries – dans les réseaux de production et de distribution d’eau chaude, il est nécessaire d’éviter tout risque d’intercommunication entre les circuits d’eau chaude et d’eau froide, en amont du robinet. En effet, la légionelle peut se développer entre 25 et 45 °C, puis remonter dans les réseaux. De telles intercommunications peuvent être causées par des clapets anti-retour défectueux. D’ailleurs, la norme NF Médical proscrit ces dispositifs, qui peuvent être remplacés par des mitigeurs intégrant deux cartouches (Une thermostatique assurant la sécurité anti-brulure, conformément à la NF EN 1111 et une cartouche céramique spécifique à PRESTO gérant séparément l’entrée d’eau chaude ou froide).
Comment la robinetterie peut-elle contribuer à la prévention des brûlures sur les réseaux d’eau hospitaliers ?
Ce risque concerne principalement les enfants et les personnes âgées. Pour le réduire, il faut composer avec la réglementation, qui stipule que la température de l’eau chaude dans les établissements recevant du public doit être supérieure à 50 °C sur l’ensemble de la boucle, afin d’éviter la prolifération bactérienne. Ainsi, en certains endroits du réseau, l’eau peut atteindre plus de 55 °C. À cette température, un adulte en bonne santé subit une brûlure du 2e degré après 30 secondes d’exposition, et un enfant après seulement 10 secondes. C’est pourquoi, en cas d’interruption de l’eau froide, il est crucial de disposer de cartouches qui stoppent immédiatement l’écoulement de l’eau chaude. À noter que nous sommes les seuls à proposer des solutions qui éliminent simultanément les risques de brûlures et d’intercommunications entre circuits d’eau chaude et d’eau froide.
Quels dispositifs sont adaptés aux patients en situation de handicap ?
Il existe des robinetteries à détection infrarouge, fonctionnant sans contact : l’écoulement de l’eau se déclenche à la détection d’un mouvement, ce qui limite aussi la transmission de bactéries entre utilisateurs. D’autres dispositifs permettent d’actionner l’eau par l’effleurement d’une zone de déclenchement. À cela s’ajoutent des commandes accessibles au coude ou au genou.
Comment concilier hygiène, sécurité et économies d’eau en milieu hospitalier ?
Il est possible de réguler les débits et les durées d’ouverture de l’eau, tout en veillant à maintenir une circulation suffisante dans le réseau pour éviter la stagnation de la flore bactérienne. C’est pourquoi des purges automatiques peuvent être programmées au niveau des mitigeurs, grâce à une électrovanne intégrée.
Quels critères doivent être pris en compte pour choisir des équipements adaptés à un usage intensif ?
La marque NF Médical garantit une robinetterie sanitaire fiable, résistante aux produits de désinfection, robuste et facilement interchangeable. Par exemple, pour un robinet destiné au milieu médical, une certification du CSTB repose sur un test de 350 000 cycles d’utilisation. Cependant, il est important de rappeler que la meilleure robinetterie est celle qui réunit l’ensemble de ces qualités, tout en étant parfaitement adaptée au site d’utilisation et aux besoins spécifiques des usagers, notamment pour les personnes en cours de soins et donc particulièrement vulnérables.