Comment garantir un pilotage énergétique intelligent, sécurisé et évolutif dans un bâtiment tertiaire ? Face à la multiplication des équipements, protocoles et contraintes réglementaires, le protocole KNX s’impose comme une solution centrale, éprouvée et standardisée. Porté par une association indépendante et soutenu par 500 fabricants dans le monde, KNX propose une approche ouverte du smart building, orientée performance, modularité et pérennité. Entretien avec Cyril Malinvaud et Manuel Romera, membres de l’association KNX France.
Alors que le secteur tertiaire accélère sa transition énergétique sous l’impulsion du décret BACS, du décret tertiaire et de la RE2020, la question de l’architecture de gestion technique devient centrale. « KNX agit comme une colonne vertébrale universelle », explique Cyril Malinvaud, responsable du Collège Marketing de KNX France et représentant Hager. « C’est un protocole de terrain, ouvert, standardisé, robuste et évolutif depuis près de 40 ans. Il assure l’unification des lots techniques du bâtiment, en garantissant la cohérence fonctionnelle et la flexibilité dans le temps. »
Par sa structure distribuée et sa compatibilité multi-supports (bus, IP, radio), KNX s’adapte aussi bien à la rénovation qu’au neuf. Le logiciel ETS, pierre angulaire de l’écosystème, permet à l’intégrateur de configurer et dupliquer les scénarios par zones homogènes, facilitant ainsi la mise en service et la maintenance. « L’ETS est une arme fatale », résume Manuel Romera, membre actif de KNX France et représentant de MDT. « L’intégrateur modélise une fois et déploie partout : cela garantit une qualité de service constante, tout en réduisant les temps de programmation. »

Cyril MALINVAUD,
Responsable du Collège Marketing – Association KNX France Chef de Produit Marché Building Automation – HAGER

Manuel ROMERA,
Membre actif – KNX France
Directeur France – MDT
Sur le plan énergétique, KNX collecte et centralise les données issues des différents lots et équipements (éclairage, CVC, ouvrants…). Il orchestre intelligemment les usages selon la présence, la luminosité, ou les tarifs horaires. Cette granularité de pilotage est un levier majeur pour répondre aux exigences de réduction de consommation et d’émissions de CO2. « Aujourd’hui, les produits KNX intègrent leurs consommations dans le logiciel ETS, ce qui permet aux bureaux d’études d’estimer très précisément l’impact carbone dès la phase de conception », souligne Cyril Malinvaud.
Autre atout clé : l’intégration des énergies renouvelables, du stockage ou des véhicules électriques. KNX garantit la supervision des flux d’énergie et l’arbitrage en temps réel entre autoconsommation, revente ou effacement. Il favorise ainsi l’interaction dynamique avec le réseau (Smart Grid) et ouvre la voie à des bâtiments actifs et flexibles.
Reste un défi : « il est important de démystifier les technologies de communication auprès des acteurs de l’installation électrique qui sont encore vues comme un moyen de complexifier l’installation alors que le service rendu ne serait pas possible en câblage traditionnel. », conclut Manuel Romera. Pour KNX France, l’enjeu est clair : accompagner cette montée en compétences pour massifier une approche sobre, interopérable et pérenne du bâtiment intelligent.
Un nouveau Bureau pour accélérer la transition intelligente du bâtiment
L’association KNX France a récemment renouvelé son Bureau, réunissant des profils expérimentés issus de tout l’écosystème du smart building. Reconduit à la présidence, Rémy Ostermann (Schneider Electric) affirme sa volonté de porter une dynamique collective au service de bâtiments plus intelligents, plus sobres et plus interopérables.
KNX s’impose comme un standard ouvert, cybersécurisé et évolutif pour répondre aux défis réglementaires, énergétiques et numériques de la RE2020, du décret BACS et de la décarbonation du secteur tertiaire
KNX : un acteur clé de la décarbonation dans le bâtiment intelligent
Grâce à son approche normalisée et interopérable, KNX joue un rôle central dans la transition énergétique des bâtiments. Il permet une automatisation fine et intelligente des équipements et contribue directement à la réduction des consommations énergétiques et des émissions de CO2.
Principaux leviers de décarbonation :
• Optimisation énergétique : régulation dynamique selon l’occupation, la luminosité naturelle ou la météo.
• Réduction des pertes : extinction automatique des systèmes non utilisés, détection de présence.
• Interopérabilité : intégration avec des sources d’ENR, bornes de recharge ou stockage d’énergie.
• Pilotage à distance : supervision et maintenance proactive via des interfaces intelligentes.
