La participation du secteur industriel participe à l’effort pour la maîtrise et l’amélioration de sa consommation énergétique

La revue des énergies renouvelables et des solutions alternatives.

Le secteur industriel qui est fortement dépendant des énergies fossiles – gaz et électricité – participe à un effort pour la maîtrise et l’amélioration de sa consommation, quels sont les pistes exploiter pour une amélioration de l’efficacité énergétique ?

Robin Osmont
Responsable de l’Observatoire de l’Industrie Electrique et
des affaires économiques de l’Union Française de l’Electricité

Quelle est la tendance de la consommation électrique industrielle à ce jour ?

Si la consommation électrique de l’industrie a été stable entre 2015 et 2016 (116 TWh, soit près d’un quart de la consommation nationale), il faut souligner qu’elle a chuté de 18% depuis 2001, malgré une croissance de l’activité de 4%. La mutation du tissu industriel vers des activités de pointe (pharmacie, aéronautique…) et les importants efforts d’efficacité énergétique ont permis la réduction de la consommation de toutes les énergies. Il est intéressant de noter qu’avec l’automatisation et l’électrification des processus, l’électricité est désormais l’énergie la plus consommée par l’industrie, signe d’une industrie qui se modernise.

Quelles sont les filières industrielles les plus consommatrices d’électricité ?

L’industrie agro-alimentaire est le secteur industriel le plus consommateur d’électricité en France, mais cette première place s’explique surtout par son importance dans l’économie française (près de 20% du PIB industriel). Derrière ce géant économique pointent les industries « électro-intensives », les secteurs pour lesquels l’électricité représente une part importante de leur chiffre d’affaires (au moins 2.5 kWh/€ de valeur ajoutée) : la sidérurgie, la chimie, le papier carton, la métallurgie… Il ne faut pas oublier les data centers, qui sont certes une activité de services, mais consomment environ 3 TWh d’électricité et ont une implantation locale importante.

L’effacement industriel a encore un faible volume, peut-il représenter une alternative ?

Avant toute chose, il faut comprendre que l’effacement industriel consiste essentiellement à déplacer une consommation d’électricité dans le temps, et non à économiser l’énergie. Le système électrique a la particularité de devoir équilibrer la demande et l’offre d’électricité en tout instant. Afin de préserver ce précieux équilibre, il peut être moins coûteux de réduire ponctuellement la consommation plutôt que d’augmenter la production : c’est la raison d’être de l’effacement. Les industriels peuvent ainsi jouer un rôle utile lors des pointes de consommation d’électricité ou pour favoriser l’intégration des énergies renouvelables dans le système électrique français en adaptant, contre rémunération, leur programme de production. L’effacement est d’ores et déjà un levier de création de valeur à la fois pour l’industriel et le système électrique.

Quel est le rôle de l’OIE et quels sont les moyens mis en œuvre pour sensibiliser les industriels dans une démarche moins énergivore et plus verte ?

L’Observatoire de l’Industrie Electrique a pour objectif d’informer, d’expliquer et de fournir à tous ceux qui s’intéressent à l’énergie (citoyens, entreprises, élus, pouvoirs publics…) des clés pour comprendre les enjeux de la transition énergétique .Il a également pour ambition d’éclairer les enjeux et le rôle de l’électricité dans la société française et européenne en rassemblant des fiches pédagogiques, des notes de conjoncture, une base de données et bientôt…des cartes dynamiques afin que chaque territoire puisse visualiser les enjeux de sa transition !