Les menuiseries participent à la performance passive… à condition d’être bien posées

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Les menuiseries participent à la performance passive… à condition d’être bien posées

Les vitrages ont ouvert la voie, les châssis suivent le mouvement

La performance thermique globale d’une fenêtre dépend directement des performances croisées de son châssis et de son vitrage. Occupant 70 % de la surface d’une fenêtre, ce dernier a longtemps fait figure de talon d’Achille thermique de la menuiserie. Un constat qui appartient désormais au passé, puisque le vitrage a réalisé des progrès immenses. Le marché a ainsi vu éclore le triple vitrage. Les gaz injectés entre les verres ont évolué. La mise en place de bords chauds a aussi permis des économies de chauffage de l’ordre d’1 kWh/m2/an.

Dans le cadre spécifique de la construction passive, les triples vitrages peuvent désormais offrir un équilibre entre des déperditions thermiques limitées et des apports solaires suffisants, le tout en assurant le confort d’été. « Aujourd’hui, les bureaux d’études ont le choix entre des centaines de vitrages pour adapter les performances des menuiseries, en fonction du site d’implantation et des usages d’un bâtiment, constate Jérôme Carrié, Secrétaire général du Cekal, organisme certificateur de vitrages. »

Des économies recherchées au niveau du cadre

Pour bien se rendre compte des avancées apportées par le triple vitrage, il suffit de rappeler que son coefficient de transmission thermique (Ug) est 5 fois plus performant que celui d’un simple vitrage. Mais qu’en est-il du châssis des menuiseries ? « Actuellement, le vitrage semble arrivé au bout de ses grandes évolutions et le plus gros potentiel d’économies d’énergie est plutôt à rechercher au niveau du cadre, explique Frédéric Wielezynski, Responsable du Laboratoire de physique du FCBA. » Parmi les principales pistes d’amélioration à explorer, la mixité des matériaux tient une bonne place. Il s’agit, par exemple, de combiner le bois avec une mousse à haute densité ou un vide d’air.

Au-delà des avancées réalisées et des marges de progrès restantes, il convient de souligner que les meilleures menuiseries actuelles ne constituent d’ores et déjà plus un obstacle dans la poursuite d’objectifs de construction passive. À condition d’être bien posées, évidemment. « Fabriquer des menuiseries performantes ne suffit pas, car les conditions de mise en œuvre sur le chantier participent pour 50 % à la réussite d’une installation, rappelle Christophe Bieber, dirigeant de Bieber Menuiserie. »