L’isolation autour des fenêtres peut engendrer des zones de condensation

La revue des énergies renouvelables et des solutions alternatives.

L’isolation autour des fenêtres peut engendrer des zones de condensation

Ces dernières années, les fenêtres ont accompli d’énormes progrès pour contribuer à la performance énergétique du bâtiment. « Entre une paroi opaque et un vitrage, il y avait un rapport de 1 à 7 en matière de déperditions thermiques, explique Étienne Vekemans, Président de La Maison Passive. Ce rapport tend aujourd’hui à se réduire. Le triple vitrage est devenu le standard de la construction passive et le quadruple vitrage émerge, en offrant un coefficient Uw de 0,15 W/(m²K), soit celui d’une paroi opaque ! » Pour autant, tous ces efforts peuvent être réduits à néant, si les liaisons entre les fenêtres et les parois ne sont pas traitées efficacement.

« La discontinuité de l’isolation au niveau des appuis de baies vitrées est problématique, dans la mesure où elle peut engendrer d’importants ponts thermiques linéaires, souligne Frédéric Leguillon, spécialiste des ponts thermiques au sein du CSTB ». Cela peut notamment être le cas sur des bâtiments avec isolation par l’extérieur (ITE). Pour y parer, il convient de mettre en place un retour d’isolation sur l’encadrement, entre l’ITE et la menuiserie. « Faire cela sur 1 ou 2 cm suffit à réduire la portée des ponts thermiques de 50 à 60 %, précise Frédéric Leguillon. Cette liaison doit faire l’objet d’un calcul numérique spécifique, pour en assurer une gestion optimale. Bien entendu, il en va de même pour toutes les autres liaisons d’un bâtiment. »

Travail de sensibilisation

Mais attention : les calculs – pour nécessaires qu’ils soient – ne font pas tout. « L’isolation autour des baies peut engendrer des zones de condensation, au niveau de points froids, évoque Frédéric Leguillon. Des pathologies, telles que des moisissures, peuvent alors apparaître. » Ces problèmes, qui surviennent après quelques mois d’usage, peuvent être évités, grâce à des isolants perspirants. « Quand on voit les risques encourus – murs dégradés, qualité de l’air amoindrie –, ces solutions ne constituent pas un surcoût majeur, par rapport au mastic habituellement utilisé, explique Xavier Nasarra, Délégué Régional Prescription chez Tremco Illbruck. Il y a donc aujourd’hui un gros travail de sensibilisation à mener auprès des professionnels et des maîtres d’ouvrage autour de ces enjeux. »