Production de biomasse : comment réduire les risques d’incendie ?

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Production de biomasse : comment réduire les risques d’incendie Des aléas maîtrisés grâce à la maintenance des machines et aux dispositifs de sécurité

 

Quand on pense biomasse et risques d’incendie, la première image qui vient à l’esprit est celle des stocks de combustible prenant feu, au stade de l’exploitation. Mais avec du bois déchiqueté ou des granulés, les sinistres peuvent survenir dès les phases de production. Le point sur le sujet avec Sébastien Evanno, Ingénieur au sein de l’Institut national de l’environnement et des risques (Ineris).

 

Quels sont les risques d’incendie liés à la fabrication de bois déchiqueté ou de granulés ?

 

Le bois déchiqueté est produit à l’aide d’une broyeuse qui peut associer plusieurs facteurs de risque : des échauffements mécaniques, des poussières de bois et des corps étrangers – comme des boulons, par exemple – pouvant générer des particules incandescentes. La combinaison de ces facteurs peut causer un départ de feu. Chez les granulateurs, les risques sont similaires avec les presses.

 

Comment peut-on maîtriser ces risques ?

 

Tout d’abord, en assurant une bonne maintenance des machines qu’il convient aussi d’exploiter selon leur puissance nominale. Il y a ensuite des appareils permettant de filtrer les poussières. Des dispositifs de sécurité – comme des contrôleurs de température ou des détecteurs de points chauds – permettront aussi de prévenir les risques, en étant couplés à des systèmes d’extinction. À noter que la sécurité anti-incendie concerne aussi les sites qui valorisent la biomasse. En fonction de leur puissance, ceux-ci peuvent être concernés par les réglementations ICPE qui abordent la question. Des guides de bonnes pratiques ont également été réalisés sur le sujet par le CIBE ou la FEDENE.

 

Encadré

 

Parole de pro

Les particules chaudes, plus dangereuses que les étincelles

 

En cas de dépôts, la température d’ignition de la poussière de bois est de 250° C. « Une particule noire à 470°C, avec une énergie de 40 mJ, peut être bien plus dangereuse qu’une étincelle à 1 000°C qui n’a, en général, pas assez d’énergie pour générer un départ de feu, explique Pierre Garcia, spécialiste de la lutte anti-incendie. C’est pourquoi les producteurs de biomasse et leurs assureurs mettent aujourd’hui l’accent sur la détection de ces particules chaudes. »