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Le Président de l’AFPAC fait le point sur l’actualité du marché français de la pompe à chaleur et son avenir David Bonnet : « Des installations portées par la construction BBC et des perspectives dans le tertiaire et le résidentiel collectif, grâce à la RT 2012 ».Selon vos statistiques, le nombre de PAC installées est passé de 152 500, en 2008, à 62 811, en 2010. Comment interprétez-vous cela ?Il s’agit, avant tout, d’un dommage collatéral d’une croissance antérieure mal maîtrisée, avec une progression de plus de 100 %, entre 2007 et 2008. Cette explosion a coïncidé avec le passage du crédit d’impôts à 50 %. Nous avions salué cette disposition, tout en regrettant qu’une partie de ces moyens ne soient pas plutôt allouée à l’information du public et à la formation des professionnels.En quoi la croissance a-t-elle été mal maîtrisée ?La hausse du taux de crédit d’impôts a généré un puissant effet d’aubaine qui, combiné à un prix du baril de pétrole très élevé, a attiré certains prestataires peu scrupuleux recherchant des bénéfices à court terme, aux dépens de la qualité des installations. Par la suite, ces éco-délinquants sont allés vers le photovoltaïque et je crains qu’on ne les retrouve désormais dans la rénovation thermique. En attendant, notre filière a connu une importante perte de crédibilité, c’est pourquoi l’AFPAC s’est engagée en 2011 dans un large plan d’action pour accompagner sa stratégie de reconquête.En quoi cela consiste ?Aujourd’hui, l’usager final veut des preuves de la qualité des produits et des pratiques professionnelles. Notre association veut donc lancer, avec l’aide des Pouvoirs publics, une campagne d’instrumentation conséquente, afin de recueillir des éléments attestant de l’efficacité des machines installées. Cette stratégie s’inscrit dans le prolongement d’une démarche « qualité » qui avait débouché sur la mise en place en avril 2007 de la marque NF PAC – certifiant les performances de la PAC – et sur l’Appellation QualiPAC qui garantit le savoir-faire du professionnel. Par ailleurs, nous avons développé une communication permettant aux installateurs de présenter les atouts de la PAC à un prospect, de façon pédagogique. Et le grand public n’est pas oublié, avec la prochaine ouverture d’un site qui lui sera dédié www.afpac.org, site foisonnant d’informations.Et quelles sont les tendances actuelles du marché ?Il n’y a pas eu de réelle reprise en 2011, mais la baisse s’est stabilisée, avec des installations portées par la construction BBC. Ce marché a, de plus, permis de mettre en évidence la capacité des PAC à fournir l’eau chaude sanitaire qui constitue un des postes majeurs de consommation à maîtriser aujourd’hui dans un projet BBC, encore plus demain avec la RT 2012. RT 2012 qui devrait aussi ouvrir des perspectives pour les PAC dans le tertiaire et le résidentiel collectif… si les quelques « retouches » nécessaires sont apportées à la version en vigueur à ce jour.Concernant l’avenir, le Grenelle de l’environnement prévoit l’installation de 180.000 PAC par an, d’ici 2020. Que vous inspire cet objectif ?Avant tout, l’AFPAC constate avec étonnement que les statistiques officielles sont très optimistes au sujet des installations actuelles. Ces chiffres sont, par exemple, « gonflés » avec les PAC air/air, qui n’étaient pas comptabilisées à ce jour au motif premier qu’elles donnaient aussi la possibilité de climatiser. Dans les faits, l’AFPAC souhaite une stabilité dans les discours et les aides. Nous saluons ainsi la reconduction du CIDD (crédit d’impôts développement durable) qui, même s’il subit une nouvelle fois un « coup de rabot » de -10, ou plus probablement -20%, reste un signe fort. Au-delà de l’aspect quantitatif, la Loi de Finances, fixant les orientations pour 2012/2015, semble prévoir une éco-conditionnalité de l’attribution des aides aux seuls projets portés par des entreprises justifiant de l’Appellation QualiPAC… et utilisant, nous l’espérons, des produits certifiés NF PAC. Cela devrait améliorer la visibilité des produits et des professionnels qualifiés, mais on peut regretter une perte de temps entre l’entrée en vigueur éventuelle de cette mesure, vers 2014, et la création de l’Appellation QualiPAC (et de la marque NF PAC) en 2007.Concrètement, quels sont les avantages d’une PAC pour assurer le chauffage et la climatisation d’un bâtiment ?Comme l’indique votre question, la PAC est réversible en fournissant le chaud et le frais, ce qui n’est pas le cas des autres systèmes. De plus, une pompe à chaleur peut fonctionner 24h/24, toute l’année, alors que, par exemple l’éolien ou le solaire sont intermittents par nature. Et, grâce à l’effort des industriels, les coefficients de performance ont été portés à un rapport qui est couramment de 1 à 4 aujourd’hui, et pour certains produits déjà de 1 à 5. Les pompes de technologie « Inverter » sont également intéressantes par leur capacité à caler leur puissance sur le juste besoin.Pensez-vous que les installateurs, les bureaux d’études ou les architectes soient suffisamment sensibilisés à l’efficacité de la PAC ?Nous y travaillons en tous cas. En complément à l’information disponible sur notre site Internet, ces prescripteurs peuvent nous rencontrer lors de salons professionnels. Nous serons ainsi présents à Interclima+Elec qui coïncidera, en février prochain, à nos 10 ans d’existence et nous comptons les célébrer à cette occasion.

Nils Brudervaleur énergie

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