Crédit agricole Nord Est :  Mener à bien un projet de méthanisation requiert l’intervention d’experts techniques, économiques, juridiques et bancaires.

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Crédit agricole Nord Est :  Mener à bien un projet de méthanisation requiert l’intervention d’experts techniques, économiques, juridiques et bancaires.

 Biogaz : Choisir des experts reconnus pour accompagner son projet

« Pour qu’un projet soit viable, le choix d’un process et d’un constructeur nécessite de la vigilance. Sur un tel niveau d’investissement, la technologie doit être éprouvée

François Istasse, responsable transition énergétique pour le Crédit Agricole Nord Est

La filière de la méthanisation agricole se structure et se professionnalise et doit encore se fiabiliser. Dans ce contexte, l’accompagnement des porteurs de projet par des experts confirmés est essentiel, sur des projets industriels, souvent onéreux et complexes.


Comment pourriez-vous décrire un « bon projet », viable économiquement, dans le domaine du biogaz ?

Au-delà d’être rentable, « le bon projet » que nous sommes susceptibles d’accompagner, est un projet « agricole », c’est-à-dire lié à des exploitations et autonome pour l’approvisionnement au quotidien du méthaniseur essentiellement en déchets. La qualité d’un projet tient aussi beaucoup à sa préparation. Un porteur de projet doit absolument s’entourer d’experts techniques, économiques et juridiques reconnus. Par ailleurs, pour qu’un projet soit viable, le choix d’un process et d’un constructeur nécessite de la vigilance. Sur un tel niveau d’investissement, la technologie doit être éprouvée. Le porteur de projet doit également disposer de contrats de construction et de devis sécurisés, bien analyser le risque industriel, le garantir et l’assurer. Enfin, financer un projet de méthanisation requiert l’intervention de spécialistes. Notre équipe de 7 experts dispose d’outils d’analyse uniques très fins mis à jour régulièrement qui permettent d’analyser tous les aspects du projet avec les porteurs : économiques, techniques, trésorerie et besoin en fonds de roulement, cartographie du risque. Nous allons souvent au-delà de notre rôle de banquier traditionnel. Notre part de marché est évaluée à 86 %.

Biogas plant at the edge of a rape field in the German province Brandenburg (Germany).

La méthanisation, est-elle un enjeu pour l’agriculture de demain ?

Sur tous nos projets, nous avons pu le vérifier : la méthanisation, en complément d’une activité agricole, permet d’obtenir une stabilisation du revenu des exploitations et offre une visibilité du chiffre d’affaires à 15 ou 20 ans. Et cette visibilité est un enjeu alors que les agriculteurs ont à vivre une mutation globale qu’engendrent, la réforme de la PAC, les changements climatiques et les exigences croissantes en matière de production. Au Crédit Agricole, nous avons toujours prôné un retour aux valeurs et une méthanisation maîtrisée, portée par les agriculteurs.

Quelles sont les conséquences de la révision des tarifs de rachat actée en octobre 2020 ?

Nous connaissons une activité de financement dynamique en matière de projets de méthanisation actuellement, mais nous anticipons un ralentissement dans deux ans. En effet, il y a quelques années, les planètes étaient alignées, ce qui est moins le cas désormais. En 2018, nous avions identifié 48 projets sur notre territoire (Aisne, Ardennes, Marne). Or, entre l’identification d’un projet et son entrée en fonctionnement, il s’écoule trois à quatre ans. Avec cette réforme tarifaire et l’augmentation du coût des installations engendrée par la réglementation ICPE, nous risquons l’effet ciseaux. Tous ensemble, nous allons devoir réinventer un modèle économique de la méthanisation pour une filière compétitive et sûre.

Crédit Agricole Nord Est