EcoXia, La préfabrication rend l’excellence thermique du passif accessible au plus grand nombre
Un surcoût de construction amorti en moins de 10 ans, grâce aux économies d’énergie
Olivier Riscala,
Directeur Général d’ecoXia,
Des projets écologiques et sûrs pour les ouvriers et les futurs usagers
Concilier les performances du passif avec un coût de construction maîtrisé ? C’est possible, grâce à la préfabrication de caissons en bois qui servent à créer une enveloppe – murs, plancher, toiture… – qui permet de passer des fondations au stade « hors d’air, hors d’eau » en quelques jours. Le point avec Olivier Riscala, Directeur Général d’ecoXia.
Pourquoi avez-vous recours à la préfabrication pour construire des bâtiments passifs ?
Cette solution nous permet de rendre l’excellence thermique du passif accessible au plus grand nombre. Dans cette optique, nous prenons aussi bien en charge la conception que la réalisation des bâtiments. Ainsi il n’y a plus d’incompréhensions entre maîtres d’œuvre et entreprises. Cette approche intégrée garantit à la fois la performance énergétique et la maîtrise des coûts. Nous travaillons avec la préfabrication 2D pour créer une enveloppe en ossature bois qui comprend les murs, les planchers, la toiture et la charpente. La préfabrication intègre aussi les menuiseries extérieures en triple vitrage, l’isolation, le système de chauffage, la ventilation double flux, les protections solaires, voire le parement extérieur. À la clé, deux grands avantages : la préfabrication se fait en temps masqué, ce qui offre un gain de temps considérable sur le chantier dont les nuisances sont réduites en conséquence. Ensuite, cette approche industrialisée permet de répondre aux exigences du passif, notamment pour l’étanchéité à l’air qui est toujours délicate à assurer sur un chantier traditionnel.
Et qu’en est-il du surcoût de construction ?
Avant la RE 2020, celui-ci était de l’ordre de 20 à 25 %, en raison de la mobilisation de solutions plus performantes dans le passif. Avec la nouvelle réglementation, ces écarts sont de l’ordre de 10 à 15 %. Un surcoût qui est amorti en moins de 10 ans, grâce aux économies d’énergie générées. Longtemps, ce retour sur investissement était de l’ordre de 20 ans, faisant du passif un choix militant. En parallèle à l’explosion des coûts de l’énergie, on observe aussi une nouvelle approche patrimoniale. Désormais, une maison très performante sur le volet énergétique se distingue fortement d’une épave thermique. Et même s’il convient toujours de raisonner en termes de coûts globaux – intégrant également le fonctionnement du bâtiment –, soulignons que les écarts des dépenses de construction entre les marchés traditionnel et passif vont encore se réduire avec les nouveaux seuils d’émissions carbone progressivement introduits jusqu’en 2031. Des objectifs que nos solutions, qui mettent l’accent sur les matériaux biosourcés, atteignent déjà sans difficultés.
En quoi la performance bas carbone est-elle importante à yeux ?
Il est possible d’atteindre les critères du passif avec le béton, le parpaing ou le polystyrène, mais qu’en est-il de l’impact de l’énergie grise consommée par ces produits ? C’est pourquoi nous avons recours au bois et à d’autres matériaux biosourcés comme des isolants non issus de la chimie pétrolière. Cela nous permet de réaliser des projets écologiques, propres et sûrs, aussi bien pour les ouvriers que pour les futurs usagers. Cette exigence, que nous avons sur toutes nos opérations, était particulièrement au cœur de la construction, à Oissery (77), du premier Centre de Loisirs certifié passif de France. Cet équipement de 420 m² présente une infiltrométrie n50 de 0,43 vol/h et des besoins de chauffage de 12 kWh/m²/an. Les retours des animateurs sont très bons et, par rapport aux anciens locaux, la mairie a divisé ses besoins en énergie par cinq. Atteignant le niveau E3C2 du label E+C-, le bâtiment est aussi lauréat du Prix Régional de la Construction Bois 2022. À ce sujet, rappelons que la préfabrication 2D n’implique pas une standardisation de l’architecture, bien au contraire. Elle peut s’adapter aussi bien aux formes les plus simples que les plus élaborées, sans naturellement perdre de vue la performance énergétique.
