Grâce aux capteurs intelligents, les industriels maîtrisent mieux leur process et leurs consommations énergétiques.
Comment l’intelligence industrielle optimise la consommation énergétique ?
La transformation digitale de l’industrie permet aux entreprises d’économiser de l’énergie. L’exploitation des données de capteurs intelligents optimise considérablement le process. Le Plan de Relance offre des opportunités.
Interview de Christophe Hien, directeur marketing de SICK France, spécialisée dans les capteurs et automatismes industriels.
« Les capteurs sont indispensables à l’industrie, car ils fournissent la donnée qui traduit le fonctionnement des équipements, et ainsi optimiser ce fonctionnement. »
Comment des capteurs intelligents peuvent-ils optimiser le secteur industriel ?
En développant l’intelligence industrielle. Les capteurs sont indispensables à l’industrie, car ils fournissent la donnée qui traduit le fonctionnement des équipements et qui permet ainsi l’optimisation de ce fonctionnement. Le traitement des données « au-dessus des capteurs », c’est l’enjeu fondamental de l’usine du futur, au service d’une efficacité, d’une productivité, d’une transparence et d’une maîtrise du process, renforcées. Nos logiciels et services cloud digitaux offrent aujourd’hui des solutions très accessibles dans ce but.
Quel est l’état des lieux de la transformation digitale dans l’industrie française ?
Certaines entreprises sont encore à un stade d’automatisation plutôt faible. D’autres ont des niveaux d’automatisation intermédiaire, disons 3.0, avec des processus automatisés pour gagner en productivité ou améliorer des processus en continu. Enfin, une troisième catégorie est entrée dans l’ère de l’industrie 4.0, pour améliorer la productivité de façon flexible, gagner en adaptabilité sur des marchés de plus en plus volatiles et optimiser la performance de leurs procédés.
La transformation digitale, peut-elle se faire progressivement ?
Oui, par briques technologiques successives, pas à pas. L’industriel n’est pas obligé de faire la révolution et nous pouvons l’accompagner dans sa transformation. De plus, beaucoup d’initiatives en France permettent d’accompagner les entreprises y compris financièrement, à commencer par le Plan de Relance.
Avez-vous, en tête, un exemple d’optimisation ?
Il y en a beaucoup, mais prenons-en un dans le domaine de la logistique, où des personnes sont chargées d’identifier des produits à placer en caisse à l’aide d’un lecteur de code à barres manuel. Une opération longue, peu valorisante qui comporte des risques d’erreurs. Aujourd’hui, des caméras permettent par exemple en un seul flash, d’identifier tous les produits d’un contenant.
Et des exemples d’économies d’énergie ?
Certains capteurs sont suffisamment précis et intelligents dans l’analyse du débit et de la pression d‘air comprimé dans les systèmes pneumatiques, pour alerter d’une fuite. Grâce à cette technologie, on optimise la maintenance et l’efficacité énergétique. Deuxième exemple, grâce à un réseau de compteurs de gaz connectés, il est possible « en live » de mesurer les consommations de tous les sites en exploitation et d’en déduire des optimisations. De plus en plus d’industriels, fortement consommateurs de gaz naturel, souhaitent passer à ce comptage intelligent. Troisième exemple, avec de l’intelligence artificielle et une caméra, on est en mesure d’identifier rapidement des dérives de qualité de produits en sortie de chaîne de production, donc de minimiser les rebuts et au final de réduire la consommation énergétique liée à cette production.
Comment ces technologies peuvent être utiles dans le froid industriel ?
Pour mieux tracer les produits dans la chaîne du froid, par exemple. Pour savoir, depuis leur fabrication dans l’usine, jusqu’à leur livraison, où se trouvent les produits et les camions qui les transportent. Une combinaison de capteurs d’identification et de systèmes de localisation permet ce type de suivi.
