Quelles solutions pour récupérer la chaleur fatale industrielle ?

La revue des énergies renouvelables et des solutions alternatives.

Quelles solutions pour récupérer la chaleur fatale industrielle ?

France Poultry : une consommation de gaz divisée par deux

Pascal Denis,
Directeur de la région Bretagne
Clauger

 

Paul Demenneville
Responsable amélioration continue énergie Process
France Poultry

 « Une partie de l’énergie récupérée est stockée dans une pile énergétique. »

Récupérer de la chaleur sur la production de froid et en assurer le stockage ? C’était l’objectif de France Poultry qui abat, conditionne et congèle 350 000 poulets par jour, à Châteaulin (29). Pour optimiser sa consommation de gaz, l’industriel a fait appel à Clauger, à travers un Contrat de Performance Energétique. Retour sur cette opération avec Paul Demenneville, Responsable « amélioration continue, énergie et process » chez France Poultry.

Quels étaient vos objectifs en matière d’optimisation énergétique ?

Nous cherchions à récupérer la chaleur fatale, issue de la production de froid. En 2018, nous avons doté deux premières salles des machines de différents systèmes de récupération de chaleur. Il s’agit d’un désurchauffeur et d’un condenseur qui permettent respectivement de chauffer l’eau de ville à 60°C et 20°C. Comme toute l’énergie récupérée n’est pas instantanément consommée, nous avons déployé une pile énergétique. Elle est constituée d’une bâche stratifiée de 100 M3 qui stocke l’eau sur quatre étages, avec des gradients de températures de 20 à 60°C. Nous avons ajouté un système de réfrigération d’huile sur nos compresseurs d’air. L’eau y entre à 30°C et en sort à 60°C. Dans les deux salles, nous récupérons l’intégralité de la chaleur avec, à la clé, 45 % d’économies sur le gaz. Cette première étape s’est naturellement poursuivie quand nous avons développé une troisième salle des machines, en 2020.

Avec le même type de solutions ?

Oui, cette salle a été dotée d’un désurchauffeur, d’un condenseur et d’un récupérateur de chaleur sur l’huile des compresseurs frigorifiques, tous connectés à la pile énergétique. L’eau de ville est aussi couplée à une pompe à chaleur industrielle qui valorise les calories d’eau de condensation. Dans la salle n°3, nous avons réduit nos consommations de gaz de 25 %. Désormais, nos besoins globaux en gaz sont divisés par deux. Grâce à l’ensemble de nos économies, nous projetons désormais de remplacer nos chaudières à vapeur d’eau par des chaudières à eau chaude.

Comment se passe la conduite quotidienne de tous ces équipements ?

Tout a été étudié et installé par Clauger : production de froid, récupération et stockage de chaleur, régulation et supervision de l’exploitation, à travers les systèmes les plus innovants. Ensuite, nous avons un Contrat de Performance Energétique télé-surveillé par la cellule performance énergétique de Clauger. Clauger nous garantit des économies d’énergie, mesurables au fil de l’eau. En résumé, un tel projet, c’est comme de l’horlogerie suisse : c’est complexe à monter, mais une fois en place, c’est ultra-efficace et simple à utiliser.