Réduire l’empreinte carbone des hôpitaux, c’est aussi améliorer le cadre de vie des patients et du personnel

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Réduire l’empreinte carbone des hôpitaux, c’est aussi améliorer le cadre de vie des patients et du personnel

AAGROUP - Thorens-Glieres_vue-depuis-entree-site

Pierre PENA,
Architecte et Ingénieur AAGROUP

Les établissements de santé – hôpitaux, cliniques, EPSM, EHPAD… – sont aussi essentiels qu’énergivores. Fonctionnant 24h/24, dotés d’équipements techniques lourds et régis par des normes sanitaires strictes, ils concentrent des enjeux majeurs face à l’urgence climatique, comme le souligne Pierre Pena, Architecte et Ingénieur au sein d’AAGROUP

Une chaine d’approvisionnement responsable sans compromis sanitaire

Comment concilier performances hospitalières et environnementales dans la conception de nouveaux bâtiments de santé ?

Assurer la continuité des soins, garantir la sécurité des patients et du personnel, tout en limitant l’empreinte carbone des établissements, c’est tout le défi de la transition énergétique du secteur hospitalier. Pour le relever, notre démarche s’étend des premiers coups de crayon, avec une conception bioclimatique, jusqu’au choix de matériaux à faible impact environnemental, le tout en intégrant des équipements énergétiques décarbonés.
Des labels comme HQE Santé ou BDM Santé encadrent ces démarches et permettent de concilier qualité des environnements intérieurs, maîtrise des consommations et réduction des émissions de gaz à effet de serre. Naturellement, en tant qu’architectes nous ne sommes pas seuls décideurs, et tout l’enjeu est de réussir à convaincre les acteurs qui nous entourent qu’une construction vertueuse et responsable sera une réussite à tous les niveaux : esthétique, consommation, qualité des matériaux, etc..

Qu’en est-il des infrastructures existantes ?

En France, une grande partie du parc hospitalier date des années 1960-80, bien avant l’intégration des notions de performance énergétique. Pour la restructuration de ces ensembles, les leviers d’action sont, d’une part, techniques. Cela peut être le raccordement à un réseau de chaleur ou l’utilisation d’équipements performants : chauffage, panneaux solaires et photovoltaïques, ventilation à double flux, etc. Et d’autre part, les solutions sont aussi architecturales : implantation, gestion des espaces extérieurs et de la biodiversité, gestion de la lumière, compacité des volumes… Par exemple, l’étalement des anciens « hôpitaux village » entraînait une multiplication de petites surfaces à chauffer. Les projets tendent aujourd’hui, comme dans nos réalisations de l’EPSM de Sevrey (71) ou de la MAS d’Arthur Lavy (74), à réunir des bâtiments dispersés au sein de grandes entités plus fonctionnelles, permettant de mutualiser les consommations et les matériaux. Les choix du dessin général d’un site, des matériaux ou des végétaux contribuent également à offrir un lieu apaisant et agréable aux visiteurs, ainsi qu’un cadre de travail adapté et plaisant pour les personnels.

Comment les choix architecturaux peuvent-ils intégrer des critères écologiques, sans compromettre la qualité des soins ?

Nous accordons une attention particulière aux matériaux, en fonction de leur emplacement et de leur usage. Le passage répété de chariots, le déplacement de lits médicalisés ou la prise en charge de patients en santé mentale imposent des contraintes fortes sur les revêtements, les menuiseries et les équipements. Une chaîne d’approvisionnement responsable sans compromis sanitaire, en privilégiant des produits éco-conçus, locaux, biosourcés et fournis par des acteurs engagés dans des démarches environnementales certifiées.

 

Quelles autres solutions permettent de réduire l’empreinte carbone des hôpitaux ?

Ces sites, notamment ceux de santé mentale, sont souvent très étendus autour de multiples bâtiments. La transition énergétique y passe aussi par la promotion des mobilités douces et par la mise en place de flottes de véhicules électriques pour la logistique. Par exemple, sur notre projet de Sevrey (71), la gestion des flux sur ce site de 37 ha nous a amenés à repenser la rocade existante, afin d’accueillir des voies cyclables et d’établir des liens entre les espaces à travers des promenades vertes. Les circulations routières prendront une nouvelle forme, composée de bandes piétonnes arborées et de larges noues. De quoi réduire l’empreinte carbone du site, tout en améliorant son cadre de vie.

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Valeur énergie
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