Sobriété hydrique : une approche concrète et rentable pour les bâtiments accueillants du public

Sobriété hydrique : une approche concrète et rentable pour les bâtiments accueillants du public

Économiser l’eau, c’est aussi réduire l’empreinte énergétique des bâtiments tertiaires. Spécialiste des solutions hydro-économes, la société H2Eau accompagne depuis 2005 collectivités et gestionnaires d’équipements publics dans une approche à la fois pragmatique, pédagogique et durable. Benoît Boonaert, son dirigeant, revient sur les leviers d’action concrets pour faire de l’eau un pilier à part entière de la transition écologique.

Benoît BOONEART,
Dirigeant – H2Eau

L’eau est trop souvent absente des stratégies bas carbone.Pourtant, chaque litre économisé est un gain immédiat pour la planète… et pour le budget.

Comment optimiser l’usage de l’eau sanitaire dans les bâtiments recevant du public tout en réduisant la consommation d’énergie liée à l’ECS ?

Chez H2Eau, nous intervenons dans le secteur public et privé — écoles, complexes sportifs, piscines, aéroports, centres commerciaux, EHPAD, … — pour cibler les économies possibles à la source, sans altérer le confort d’usage. Notre approche repose sur un triptyque éprouvé.

Première étape : un audit approfondi sur le terrain de chaque point de puisage, basé sur les factures, mais surtout sur l’analyse des usages réels, de la fréquentation et des contraintes fonctionnelles.

Deuxième étape : la pose de dispositifs hydro-économes, sélectionnés et calibrés selon les besoins spécifiques du site.

Troisième étape : un suivi pendant douze mois, pour mesurer les économies, alerter en cas de dérive, et consolider les résultats. À la clé : 15 à 30 % de réduction de consommation dès la première année, pour un retour sur investissement compris entre 12 et 36 mois.

 

Quelles solutions simples et durables peuvent être mises en place sur les installations existantes pour réduire immédiatement les consommations ?

Nous utilisons principalement du matériel éprouvé et reconnu. Ces dispositifs — régulateurs de débit, aérateurs, membranes pour WC — sont installés en retrofit, directement sur les équipements existants, sans nécessiter de gros travaux. 

Mais au-delà des installations, il est essentiel de les impliquer : les utilisateurs doivent comprendre les objectifs de sobriété, adapter leurs comportements, et surtout alerter en cas de dysfonctionnement. Ce rôle actif du consommateur est souvent sous-estimé, alors qu’il est déterminant pour la pérennité des résultats.

En quoi la gestion efficace de l’eau sanitaire peut-elle contribuer à la stratégie bas carbone des bâtiments publics ?

L’impact est immédiat. En réduisant la consommation d’eau, on diminue mécaniquement le besoin d’eau chaude sanitaire, donc les consommations d’énergie. Mais il ne faut pas s’arrêter là. C’est tout un écosystème de gains : moins d’eau à traiter, moins d’énergie pour l’ECS, des équipements sanitaires moins sollicités et donc une durée de vie prolongée. C’est une boucle vertueuse, renforcée par des solutions réparables et suivies dans le temps. L’approche est à la fois globale, pragmatique et durable.

 

Pourquoi la préservation de la ressource en eau doit-elle être considérée comme un levier majeur de la transition écologique ?

Parce que l’eau est à la fois vitale, précieuse et sous pression. Et pourtant, elle reste trop souvent absente des stratégies bas carbone. C’est une erreur stratégique : chaque litre économisé est un gain immédiat pour la planète… et pour le budget.
Moins d’eau utilisée, c’est aussi moins d’énergie pour la chauffer, la distribuer, la traiter — et donc un impact direct sur l’empreinte environnementale des bâtiments. En 2024, nos interventions ont permis d’économiser plus de 32000 m³ d’eau, soit l’équivalent de la consommation annuelle d’un petit quartier résidentiel. Et les résultats sont là : à Jeumont, par exemple, 1718 m³ d’eau ont été économisés sur 6 bâtiments en un an ; à Libercourt, 2605 m³ économisés sur 10 sites ; à l’école de police de Roubaix, la consommation a baissé de 25 %.

Mais au-delà des chiffres, c’est un changement de regard qui s’impose. L’eau ne peut plus être considérée comme un simple flux technique : c’est un levier écologique majeur. L’enjeu n’est pas seulement de faire des économies, mais bien de s’engager dans une gestion durable de la ressource, dans une logique de responsabilité, d’efficacité et d’exemplarité.

Il est temps d’agir, avec des solutions sobres, concrètes et reproductibles. L’eau mérite une place centrale dans les politiques de transition.

Valeur énergie
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