De l’intérêt de l’automatisation du bâtiment au temps du Covid

La revue des énergies renouvelables et des solutions alternatives.

De l’intérêt de l’automatisation du bâtiment au temps du Covid

Roissy (95) : 2 000 m2 de bureaux passés en basse consommation, en quelques heures

Pascal Tigreat,
Responsable du Département Automatisme
Wago

 « Avec 85 % des effectifs en télétravail, cela a généré des économies de chauffage »

En mars dernier, quand le confinement a été mis en place, de nombreux immeubles tertiaires se sont retrouvés vidés, du jour au lendemain. Certains gestionnaires de bâtiments ont alors mis leurs locaux en basse consommation. Parmi eux, Wago, fabricant de solutions pour l’automatisation du bâtiment, à Roissy (95).

Votre siège est doté d’un système d’automatisation qui regroupe, dans le cloud, les données émanant de tous les équipements connectés. Comment cette architecture vous a-t-elle permis de gérer les conséquences du Covid, au printemps dernier ?

Au début du confinement, notre siège a été vidé en quelques heures. La solution cloud nous a permis de basculer rapidement nos locaux vers un mode « basse consommation ». Nous avons notamment passé le chauffage à 12°C dans les locaux inoccupés. Cette régulation s’est effectuée à distance, via le cloud. Comme 85 % de nos effectifs ont télétravaillé, cela nous a permis de générer des économies d’énergie conséquentes sur le poste de chauffage. Pendant cette période, l’automatisation nous a rendu un autre service, quand nous avons rencontré un souci sur notre centrale de production de chaleur. L’opérateur en charge de sa maintenance a pu nous dépanner, sans se déplacer : grâce à la maquette BIM de notre siège de 2 000 m2, nous partagions avec lui la même visualisation 3D. Il a ainsi pu nous guider dans les réparations à effectuer.

Comment s’est passé ensuite la phase de déconfinement ?

Au retour de tous nos collaborateurs, nous avons notamment adapté nos centrales de traitement d’air qui, plutôt que de retraiter l’air intérieur, ont été passées en « tout air neuf », comme ce qui se fait dans les hôpitaux. Nous avons aussi reconfiguré des bureaux partagés pour en faire des pièces individuelles. Cette transformation a été accompagnée par la reconfiguration des automatismes. Là encore, nous avons pu réaliser des économies, en évitant de chauffer ou d’éclairer les espaces inoccupés.

Au-delà des gains d’énergie, quels enseignements tirez-vous de cette expérience ?

Nous avons pu constater, en situation réelle, que notre siège était facilement pilotable à distance. L’autre constat majeur réside dans la plus-value apportée par l’accès sécurisé de nos mainteneurs aux données hébergées dans le cloud.

Avec cet accès, n’y a-t-il pas un risque de propagation de virus d’un genre plus informatique ?

Non, les mainteneurs n’ont pas accès à notre propre réseau, seulement aux données pour lesquelles nous leur donnons une autorisation. Tout est donc sous contrôle.