Isohemp – Un matériau alliant bilan carbone négatif, confort isolant et performance économique

 Selon le Cerema, le chanvre réduit jusqu’à 70 % la facture de chauffage d’un bâtiment Matériau biosourcé conciliant bilan carbone négatif, isolation thermique et acoustique, régulation hydrique, résistance au feu et performance économique, le bloc de chanvre est aussi pertinent pour la construction neuve qu’en rénovation. Le point avec Delphine Courtois, Directrice commerciale France chez IsoHemp.

Delphine Courtois,
Directrice commerciale France,
ISOHEMP

Ce véritable tampon hydrique se singularise sur le confort d’été.

En quoi une isolation assurée par des blocs de chanvre peut-elle contribuer à réduire l’empreinte carbone d’un bâtiment ?

Tout d’abord, le chanvre contribue à la performance bas carbone – qui constitue un enjeu majeur de la RE2020 –, grâce à ses qualités intrinsèques. En effet, il s’agit d’un matériau biosourcé qui permet de capter du CO2 : lors de sa culture, il en séquestre autant qu’une forêt, à surface équivalente. Et cette captation est renouvelée à chaque récolte annuelle. Construire ou rénover une maison avec des blocs de chanvre permet ainsi de capter plus de 2 tonnes de CO2. Issu de filières locales, contrairement aux produits pétrochimiques et minéraux, le chanvre réduit aussi l’empreinte carbone d’un projet au niveau du transport. Il permet aussi de réduire l’impact environnemental d’un bâtiment à travers ses performances techniques, encore méconnues.
Quelles sont-elles ?
Comme tout bon isolant, le chanvre contribue au confort d’hiver et réduit les consommations de chauffage qui pèsent autant sur la planète que sur les finances dans un contexte d’inflation énergétique.
Grâce à une étude menée par le Cerema, nous savons aujourd’hui que l’utilisation de ce matériau permet de réduire jusqu’à 70% la facture de chauffage d’un bâtiment. Ce gain tient dans les transferts couplés de chaleur et d’humidité au sein des murs en béton de chanvre. Cela réduit de 20 kWh/ m²/an le besoin en chauffage. Par exemple, j’ai en tête un pavillon dont les propriétaires sont passés de trois palettes de granulés à moins d’une, grâce à une isolation extérieure qui leur a aussi apporté un confort acoustique sans précédent. Pour en revenir à l’isolation, le chanvre se singularise surtout sur la question du confort d’été dont l’amélioration est un des autres grands objectifs de la RE2020 dans le neuf. Cela dit, le confort d’été
Et comment les blocs de chanvre y contribuent-ils ?
C’est grâce à leur forte inertie thermique qui permet de stocker beaucoup d’énergie dans les murs et plus lentement. En cas de fortes chaleurs, cela empêche que l’intérieur d’un bâtiment ne surchauffe trop vite. Et quand le temps se rafraichit, l’énergie stockée dans les murs est rediffusée naturellement. Par ailleurs, la forte capacité des blocs de chanvre à jouer un rôle de véritable « tampon hydrique » en fait une solution à part sur le marché. En hiver, la chènevotte – la partie ligneuse du chanvre – stocke de l’eau dans ses capillaires. L’été, cette humidité s’échappe en se vaporisant, ce qui refroidit les parois. En hiver, le phénomène permet aussi d’assainir l’air intérieur et de réduire les consommations de VMC. D’ailleurs, à travers son confort d’été, le chanvre permet souvent de se passer d’une climatisation. Il permet aussi d’entrer dans la zone de performance d’une géothermie. A la clé, des coûts d’équipement et d’exploitation réduits, mais aussi un moindre impact sur le réchauffement climatique qui, dans un cercle vicieux, incite de plus en plus de monde à installer une climatisation. Vous évoquiez les économies sur l’équipement et sur l’exploitation d’un bâtiment, mais le chanvre présente un surcoût à l’achat par rapport aux isolants conventionnels…
A ce sujet, il convient de raisonner en termes de coûts globaux. Une notion qui n’est pas encore largement partagée dans le bâtiment. Le chanvre présente une durée de vie de 50, voire 100 ans, alors que les produits minéraux et pétrochimiques pourrissent ou se tassent au bout de 25 ans. Les économies générées par le chanvre sont donc plus durables dans le temps.