Le brassage des matières fermentescibles : Mixel, une affaire de spécialistes

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Le brassage des matières fermentescibles : Mixel, une affaire de spécialistes

Daewoo (Corée du Sud) : un agitateur doté d’un arbre de 24 m et de pales de 8 m de diamètre

 

Benoît Delaval, Directeur Commercial Monde chez Mixel

 

« Un dimensionnement réalisé grâce à des logiciels de simulation »

 

Le rendement d’une unité de méthanisation repose notamment sur le brassage efficace des matières fermentescibles, au sein du digesteur. Ce process est assuré par des agitateurs et pour optimiser le fonctionnement de l’installation, il est indispensable que ces appareils soient conçus et fabriqués sur mesure. Le point avec Benoît Delaval, Directeur Commercial Monde chez Mixel.

 

Quels sont les enjeux en termes d’agitation des intrants au cœur d’un digesteur biogaz ?

Il s’agit de maximiser le contact entre les matières organiques et les micro-organismes qui en assurent la digestion pour produire du biogaz. Pour cela, un brassage est réalisé pendant cinq minutes par heure. Il s’agit aussi d’éviter la formation d’une couche flottante qui empêcherait le biogaz de remonter dans le ciel de cuve. A ce titre, précisons que les parties immergées et émergées de l’agitateur doivent résister à deux environnements particulièrement agressifs. Par ailleurs, l’étanchéité des installations est garantie par une garde hydraulique sans pièce d’usure, afin de minimiser les opérations de maintenance. Au-delà de la prise en compte de ces enjeux – qui intègrent aussi le respect de la norme ATEX –, le cœur de métier de Mixel est de concevoir des agitateurs sur mesure.

Comment procédez-vous ?

Nous réalisons – grâce à des logiciels de simulation – un travail de dimensionnement qui intègre de nombreux paramètres : densité, viscosité et volume des matières devant être agitées ; degré d’agitation visé dans la cuve ; variations éventuelles de niveau, etc. L’objectif est d’apporter une réponse au cas par cas – avec une agitation optimale et « sans zone morte » – alors que de nombreux fabricants proposent des appareils sur catalogue. A noter que la performance énergétique de l’agitateur est aussi au cœur des études de dimensionnement. Il s’agit de trouver le compromis idéal entre brassage optimal et consommation énergétique de l’agitateur..

 

Avez-vous un exemple de conception sur mesure ?

Oui, à Daewoo, en Corée du Sud, nous avons récemment équipé un digesteur de 3 500 m3 avec un agitateur doté d’un arbre de 24 m, d’hélices de 8 m de diamètre et d’un moteur de 22 kW. Cette unité valorise des boues de station d’épuration et des déchets organiques. Une telle hétérogénéité nous a notamment conduits à proposer un moteur pouvant tourner en sens inverse, afin d’éliminer les matières qui peuvent se fixer sur l’arbre et les pales des hélices. Toujours en Corée du Sud, nous allons prochainement équiper un digesteur de 10 000 m3 dans lequel il faudra brasser des intrants avec 40 g de matières solides par litre. Pour cela, il vaut mieux avoir un agitateur aussi efficace que robuste

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