Mapsec Près de 80 % de réseaux de chauffage collectifen déséquilibre hydraulique

La revue des énergies renouvelables et des solutions alternatives.

Mapsec Près de 80 % de réseaux de chauffage collectifen déséquilibre hydraulique

Homogénéiser les températures de retour pour réduire les surconsommations d’énergie

Stéphane Lefort,
Gérant
MAPSEC

« L’équilibrage du réseau permet d’obtenir des certificats d’économies d’énergie »

En quoi le bon équilibrage hydraulique et thermique d’un réseau de chauffage collectif est-il essentiel ?

En cas de dysfonctionnement sur ces réseaux, les différences de températures dans les locaux peuvent être importantes : des logements plafonneront à 19 °C, quand d’autres atteindront 25 °C. Les problèmes d’équilibrage sont ainsi souvent identifiés, suite à des plaintes d’occupants confrontés à des températures basses ou trop élevées, alors que le reste du bâtiment est chauffé normalement. Une startup,Homeys, permet de suivre en temps réel les données de température intérieure et ainsi d’évaluer les problèmes d’équilibrage au sein d’un parc immobilier et de déclencher les travaux.

Cela étant, il est possible d’évaluer cette situation, en faisant réaliser un diagnostic de l’état d’équilibrage de son circuit de chauffage. Il y a un réel intérêt en la matière : d’après notre expérience de terrain, près de 80 % des réseaux observés sont mal équilibrés. Un tel dysfonctionnement entraîne une surconsommation d’énergie, dans la mesure où l’exploitant du réseau est amené à augmenter la température de départ.

Comment cette situation peut-elle être évitée ?

La méthode la plus simple et la plus efficace consiste à homogénéiser les températures de retour d’eau des pieds de colonne. Pour cela, il s’agit de réguler une température de départ fixe et, après stabilisation thermique, d’aligner les températures de retour sur la température de retour moyenne. Un avantage majeur de cette méthode réside dans la prise en compte des « pertes en ligne », déperditions de chaleur en cours de distribution, qui peuvent être importantes sur des tuyauteries anciennes. Cela permet de travailler sur des données réelles et non des calculs théoriques.

Et quels sont les gains potentiels, suite à un rééquilibrage ?

Après réglage de distributions de chauffage mal équilibrées, les économies d’énergie sont en moyenne de 7 %, pour des amortissements compris entre 2 et 3 ans. Dans certains cas, les économies peuvent aller bien au-delà. Par exemple, en Ile-de-France, Dalkia – qui a été un précurseur dans la mise en œuvre de notre méthode d’équilibrage – a constaté jusqu’à 32 % de gains. Grâce à ses performances d’ensemble, l’équilibrage permet aux exploitants de réseaux de se voir attribuer des certificats d’économies d’énergie. Outre l’aspect financier, cette opération améliore le confort des usagers du bâtiment. Elle peut également participer à l’optimisation des consommations d’énergies renouvelables dans la production de chaleur. Cela a été le cas, par exemple, sur le site du CEA, à Saclay (Essonne), où l’équilibrage du réseau primaire, d’une puissance de chauffage de 90 MW, a permis une forte baisse des consommations électriques de pompage et favorisé l’intégration de la chaleur produite par une cogénération (voir CFP n°833 – juin 2019).

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