Scierie du Bois du Dauphiné, Construction, emballage, granulés, biomasse… le bois, un biomatériau valorisé à 100 %.

La revue des énergies renouvelables et des solutions alternatives.

Scierie du Bois du Dauphiné, Construction, emballage, granulés, biomasse… le bois, un biomatériau valorisé à 100 %.

Le bois participe à une intégration industrielle cohérente et complète

L’industrie du bois de première transformation est aux premières loges de l’économie circulaire. Si 100 % des grumes sont valorisées en bois de construction et emballages, les coproduits composés de sciure et plaquette sont réintroduits dans le système de séchage du process de fabrication de granulés de bois pour le chauffage. Une cohérence globale qu’a intégré depuis longtemps la Scierie du Bois du Dauphiné, acteur incontournable de la transformation du bois en région Rhône Alpes et sa société sœur, Alpes Energie Bois qui valorise la biomasse en production électrique et granulés




Interview de Michel Cochet,
dirigeant de la Scierie du Bois du Dauphiné et de Alpes Energie Bois.

 

« Notre process est dimensionné pour valoriser 100 % du bois. La Scierie réalise une première transformation en bois de construction. Alpes Energie Bois en collecte tous les coproduits et les traite en tant que biomasse au sein d’une usine de cogénération afin de produire de l’énergie. »

Comment le bois intègre-t-il une stratégie bas carbone ?

Les matériaux bois bio-sourcés et l’énergie à base de bois s’inscrivent pleinement dans la transition bas carbone. C’est une matière première qui se renouvelle sans cesse et qui stocke du carbone tout au long de sa vie, d’où l’importance de l’utiliser en matériaux de construction. La charpente de Notre-Dame de Paris en est la preuve ! Elle a « emprisonné » le carbone pendant plus de 800 ans. Les coproduits du sciage, transformés en granulés de bois, répondent eux aussi au mix énergétique. Les professionnels forestiers travaillent à valoriser au maximum le bois en bois de construction et à tendre la production de bois dans cette direction. Il ne faut pas oublier que, dans la construction, le bois se substitue à d’autres matériaux carbonés, comme le métal ou le béton, dont l’énergie nécessaire à la mise en œuvre réclame beaucoup plus de carbone pour l’essentiel d’origine fossile!

Quels sont les leviers pour développer la filière bois en France ?

Depuis deux siècles en France, la surface de bois des forêts a été multipliée par trois. Les volumes de bois sur pied aussi. Actuellement on prélève environ 50 % de la croissance annuelle, ce qui laisse un volume de bois sur pied important et croissant. Et le bois apporte la meilleure réponse qu’il soit  aux conséquences négatives du réchauffement climatique, que l’on mesure tous au quotidien. On constate  pourtant  de plus en plus souvent une certaine réticence à la coupe du bois. Certains considèrent que l’on industrialise la forêt. Il y a un amalgame entre les pratiques en Amazonie et celles en France. Ici, la ressource est gérée durablement, et elle est renouvelée. La filière doit faire preuve davantage de pédagogie pour expliquer l’intérêt de l’exploitation forestière tout en préservant la disponibilité du bois. Les forêts gérées participent aussi au maintien de la biodiversité. Le forestier veille à tous ces aspects  par une pratique vertueuse et réglementée.

Comment se dessine l’avenir de la profession ?

La population mondiale augmente. Avec elle, la nécessité de se loger. Le chauffage représente une part importante de la consommation d’énergie, d’où la nécessité de décarboner les énergies notamment par le biais du bois énergie, mais aussi grâce à des constructions performantes. Les biomatériaux contribuent à cette nécessité. A l’échelle de notre scierie, nous travaillons à réduire notre impact environnemental en optimisant les flux de transport, en investissant dans le rendement matière afin de produire davantage de bois matériaux à partir de chaque tronc transformé, en améliorant le rendement énergétique de nos process de production par la récupération d’énergie supplémentaire  par tonne de bois brûlée. Nous avons par ailleurs un projet de construction de bâtiment et bureaux qui sera réalisé avec notre propre bois. D’ici trois ans, nous allons ainsi investir 12 M€, une enveloppe importante dans la filière bois de première transformation mais qui correspond à une nécessité de s’adapter afin de répondre à une demande grandissante. La crise du Covid-19 a eu un impact favorable sur les projets de construction et d’aménagement intérieur avec une demande plus forte de biomatériaux.

Scierie du Bois du Dauphiné et de Alpes Energie Bois