Groupes électrogènes pour data centers : fiabilité, puissance et PUE optimisé

Les groupes électrogènes assurent la continuité de service des data centers en cas de coupure électrique. Fiables, rapides et modulables, ils répondent aux besoins croissants de puissance liés à l’IA, tout en optimisant consommation et émissions.
Un enjeu clé pour la performance et la durabilité des infrastructures. Entretien avec Éric Manhita, directeur commercial chez Himoinsa France

Quelles sont les principales attentes auxquelles doit répondre l’alimentation de secours d’un data center ?

Il s’agit avant tout d’assurer la continuité de service de ces équipements. Cela passe notamment par un démarrage rapide des alimentations de secours. Nos solutions sont ainsi opérationnelles en moins de 7 secondes, soit le niveau d’exigence que l’on retrouve en milieu hospitalier.

La mise en route doit être non seulement ultra-rapide, mais aussi fiabilisée…

Oui, et pour cela, nos systèmes de démarrage sont redondants, avec un double jeu de batteries, de démarreurs électroniques et de contrôleurs. Ces dispositifs fonctionnent en alternance, et l’un peut prendre le relais en cas de défaillance de l’autre. Les modules de démarrage et de contrôle intelligents gèrent la mise en route, en privilégiant les démarrages à froid et en contrôlant les paramètres de pré-lubrification et de préchauffage. Puis, en phase de fonctionnement, les machines sont couplées et leurs puissances cumulées. Si l’une d’entre elles est défaillante, les autres prennent le relais pour fournir la puissance nécessaire. La disponibilité de nos solutions repose également sur des capteurs assurant une maintenance prédictive.

Et quels sont les ordres de grandeur de puissance fournie ?

Avec l’essor de l’IA, les data centers voient leurs besoins énergétiques exploser, et les groupes électrogènes suivent le mouvement. Nous venons ainsi de signer un accord avec un intégrateur de data centers pour l’installation, en région parisienne, de 40 groupes électrogènes de 1 700 kVA, en sachant qu’il est possible de monter jusqu’à 3 500 kVA.
La demande de puissance s’accompagne aussi d’exigences en matière de nuisances sonores. En disposant des pièges à sons au niveau des échappements et des radiateurs, nous avons répondu aux attentes d’un client souhaitant des machines émettant seulement 75 dB(A) à 1 m.

En termes de puissance, quelle différence y a-t-il entre les Data Center Power (DCP) et Prime Running Power (PRP), et comment cela répond-il aux exigences Tier ?

Dans la plupart des cas, la puissance DCP correspond, selon la norme ISO 8528-1:2005, à 100 % de puissance continue. Le PRP, lui, correspond à une charge variable avec des pics pouvant atteindre 110 % pendant 1 h toutes les 12 h. Les fabricants de groupes électrogènes, après analyse statistique des probabilités de défaillance et sur la base de l’expérience acquise avec les installations existantes, ont constaté que dans les pays disposant d’un réseau stable – comme la France –, la fréquence de déclenchement des générateurs de secours est minimale et, lorsqu’ils sont utilisés, de très courte durée. Cela permet d’autoriser un pourcentage élevé de charge sur les moteurs pendant leur fonctionnement.
Concernant les émissions de particules, bien qu’il n’existe pas de réglementation pour les groupes fixes, nous pouvons proposer la certification EPA Tier II. Dans les zones où des réglementations sur les NOx sont en vigueur, nous fournissons des solutions de post-traitement SCR.

Comment les groupes électrogènes peuvent-ils contribuer à réduire le PUE d’un data center ?

Pour optimiser cet indicateur, nous apportons un grand soin au rendement de nos moteurs. À puissance égale, nos groupes consomment 10 % de gazole en moins par rapport à ceux de nos concurrents, ce qui réduit en outre les émissions de CO₂. Nos solutions sont également compatibles avec le HVO, un carburant végétal. Par ailleurs, nous proposerons prochainement des modules permettant de faire évoluer les moteurs gazole vers le gaz et l’hydrogène.