Arkolia Les unités de méthanisation s’inscrivent aujourd’hui dans des projets globaux de transition énergétique

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Arkolia Les unités de méthanisation s’inscrivent aujourd’hui dans des projets globaux de transition énergétique

Infiniment mélangé et voie pâteuse, deux technologies au service du biogaz

 « la centrale PV alimente la méthanisation en électricité »

 

Quelles que soient les contraintes, notamment en matière de consommation d’eau ou de réglementation liée à l’épandage, les exploitations agricoles, les collectivités ou les industriels ont désormais la possibilité de choisir leurs méthodes de méthanisation. Arkolia, déjà inscrit dans le développement du photovoltaïque et de l’éolien, apporte aussi son expertise à la méthanisation.

Interview d’Armelle Sfiligoï,
ingénieure en projet de méthanisation
chez ARKOLIA

 

Quelles sont les technologies proposées en matière d’unité de méthanisation et à quelles contraintes répondent-elles ?

Nous développons deux technologies. La première est basée sur l’infiniment mélangé en voie liquide, adaptée à une majorité de projets agricoles. Ces unités sont équipées d’une pré-fosse avant le digesteur afin de préparer les intrants et de piéger les indésirables en amont. La seconde technologie développée par notre laboratoire en interne, qui fait l’objet de brevets, propose une solution par voie épaisse et pâteuse, avec des intrants moins dilués. Cela a l’avantage de nécessiter moins de consommation d’eau pour la dilution et de générer moins de matière à épandre à la sortie du procédé. Cette technologie est idéale pour les collectivités et les industriels qui n’auraient pas de terrains sur lesquels épandre. Mais également pour les agriculteurs dont les contraintes d’épandage sont fortes. Aujourd’hui, nous avons quatre installations d’infiniment mélangés en France et deux par voie pâteuse, dans le Tarn et dans le Finistère. Ainsi, nous sommes en capacités de répondre aux clients suivant leurs besoins.

 

Quel dernier projet venez-vous de livrer ?

Nous sommes actuellement en cours de livraison d’une unité de méthanisation de grande envergure en Ariège, pour Ariège Biométhane. Il s’agit d’un projet porté par deux agriculteurs inscrits dans une démarche de transition énergétique, qui transforment leurs propres effluents d’élevage et collectent ceux des exploitations voisines. L’apport est ainsi réparti : 90 % d’effluents, 10 % de matières végétales. L’installation comporte trois cuves, de manière standard. Le digesteur, la cuve de maturation et le stockage du digestat. L’unité, qui produit un débit de 100 Nm3 de biogaz par heure, injecte du biogaz épuré dans le réseau de gaz naturel permettant de fournir l’équivalent de la consommation de gaz de 500 familles. Pour compléter, nous avons équipé le bâtiment de stockage d’une toiture de 600 m2 de panneaux photovoltaïques, soit 100 kW installés. Celle-ci a la particularité d’alimenter en direct l’unité de méthanisation, ainsi 100% de l’energie photovoltaïque est autoconsommée sur le site de méthanisation, qui a nécessité 5,7 M€ d’investissement.   

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Quels sont les freins et les leviers au développement de projets de méthanisation ?

Les évolutions réglementaires liées aux techniques de construction, à la sécurité et à la protection de l’environnement risquent d’entraîner des augmentations des coûts de construction et de devenir de réelles contraintes aux porteurs de projet. Tout comme le tarif d’achat de l’énergie. Pour autant, des projets émergent avec un fort potentiel. L’agriculture et l’industrie agroalimentaire ont encore de grandes possibilités d’exploitations de ce type de solutions de production d’énergie. L’injection du biogaz et du biométhane dans le réseau a ouvert des portes.