CARBON FRANCE La transformation des coproduits de l’industrie du bois deviennent une matière première vertueuse

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CARBON FRANCE La transformation des coproduits de l’industrie du bois deviennent une matière première vertueuse

Le biochar, un charbon de bois aux vertus fertilisantes

Charbon d’origine végétal obtenu par pyrolyse, le biochar se met au service de la fertilité des sols. Mais pas seulement. Issu de coproduits de l’industrie du bois, il participe à adapter les sols au changement climatique et en améliore le reverdissement. Carbo France, spécialiste du charbon de barbecue depuis 1993, se lance sur cette nouvelle activité dont les applications et les marchés restent encore à développer.

Le biochar est une solution d’amendement organique qui améliore la fertilité des sols 

Entretien avec Emmanuel Objois, technicien agricole Carbo France

Que représente le biochar dans le marché du charbon de bois ?

Il faut faire la différence entre le charbon issu des mines et le charbon de bois, végétal. En s’approvisionnant auprès de scieries, Carbo France transforme des produits connexes de bois A, c’est-à-dire non traité. Environ 95 % de chêne, charme et hêtre et 5 % de bois blanc. Nous traitons 66 000 tonnes de coproduits de bois par an pour fabriquer 12 000 tonnes de charbon de bois. Cela représente 11 % du marché national du charbon de barbecue, vendu sous marques de distributeurs en grande distribution. Il y a huit ans, nous avons développé le charbon comme matière première pour l’alimentation animale et comme additif pour l’alimentation humaine. Il répond ainsi à un cahier des charges stricte, avec analyses et traçabilité. On retrouve le charbon dans la ligne noire du Morbier ou sur la croûte cendrée de certains fromages de chèvre, par exemple. En tant qu’additif, le charbon de bois est un absorbeur de toxine qui régule le transit en captant les gaz. Le biochar est un nouvel axe développement, pour lequel les demandes augmentent régulièrement.

Quelles sont les ambitions du biochar ?

Le biochar est un charbon végétal fabriqué par pyrolyse, une combustion par anaérobie, dont l’apport dans le sol permet de l’amender. Il devient alors un engrais organique et solide dont les effets s’observent à long terme pour améliorer la fertilité de certains sols ; Notamment les sols sportifs comme les terrains de golf. Le biochar en tant qu’engrais permet alors un reverdissement de l’herbe et apporte des éléments nutritifs au sol. L’Europe de l’Est et l’Allemagne sont plus en avance que la France sur ce marché. Nous avons donc des clients à l’export pour ce nouveau produit qui cherche encore sa place en France. La vie des sols est complexe. « Dans une poignée de terre, il y a plus d’êtres vivants que d’êtres humains sur la Terre », dit Marc-André Sélosse, Professeur au muséum d’histoire naturelles, biologiste français et spécialiste des mycorhizes. C’est cette complexité qui rend les sols fertiles. Le biochar, en tant qu’amendement organique, contribue à enrichir la vie des sols. Nous sommes dans l’attente du marquage CE sur notre produit pour en accélérer la commercialisation.

L’industrie du bois intègre-t-elle alors un cercle vertueux ?

En effet, les coproduits issus de l’industrie du bois deviennent, via la pyrolyse, des matières premières vertueuses pour la fertilité des sols. Le processus industriel de pyrolyse accélère notablement le processus, que l’on peut comparer à la vie d’une forêt. Forêt à l’intérieur de laquelle il faudrait attendre des centaines d’années pour qu’un chêne parvienne à maturité, meure, tombe et soit de nouveau décomposé par les champignons pour réintégrer le sol. Là, sans abattre aucun arbre nouveau, le biochar constitue un nouvel apport d’engrais aux vertus importantes.

https://www.carbofrance.fr/