Comment valoriser ses effluents d’élevage ?

La revue des énergies renouvelables et des solutions alternatives.

Comment valoriser ses effluents d’élevage ?

Niort : une station de compostage pour s’affranchir des contraintes d’épandage

Jean Philippe Lavigne,
Directeur général,
OCENE France

 

Vous installez actuellement une station de compostage chez un éleveur de volailles, dans la région de Niort (79). Quels sont les objectifs portés par ce projet ?


L’exploitant en question dispose de deux bâtiments d’élevage de poulets dont les 445 tonnes annuelles de fumiers font l’objet d’un plan d’épandage sur les terres d’un tiers. Or, ce débouché ne lui permet pas de traiter l’augmentation d’effluents à venir, en lien avec son projet d’agrandissement. Il construit actuellement deux nouveaux bâtiments pour élever des dindes. Cette extension génèrera 535 tonnes de fumiers par an. L’éleveur a donc décidé d’installer une station de compostage de ses effluents, afin de s’affranchir des contraintes d’épandage. C’est une motivation que l’on retrouve chez près de 80 % de nos clients. Le reste se répartit entre exploitants qui souhaitent être pleinement autonomes sur la gestion de leurs effluents et ceux qui, ayant déjà leur station de compostage, veulent l’agrandir pour traiter les effluents de leurs voisins.

« Une production de 850 tonnes de compost par an, grâce à 980 tonnes de fumiers »

Comment ces stations fonctionnent-elles ?

Le procédé se déroule en deux grandes étapes. Les effluents passent, tout d’abord, une trentaine de jours dans un casier de fermentation. Ils montent à des températures de 55 à 75°C grâce à une aération forcée qui alimentent en oxygène les bactéries contenues dans la biomasse. Ces conditions, pilotées par sondes de température, permettent l’hygiénisation des intrants, ainsi que leur transformation par des bactéries thermophiles. Vient ensuite une phase de maturation de deux mois, pendant laquelle des bactéries mésophiles assurent la minéralisation de l’azote. Au terme de cette étape, on obtient un produit inerte et normé. Dans le cas du projet niortais, le process complet (fermentation + maturation et stockage) occupe une surface de 540 m2. Les 980 tonnes de fumiers permettront de produire 850 tonnes/an de compost. A noter que certaines de nos stations montent jusqu’à 40 000 tonnes/an.

Les débouchés pour le compost ainsi obtenu sont-ils suffisants ?


Depuis 2002, nous avons installé près de 300 stations en France et à l’étranger. La plupart des exploitants déclare aujourd’hui manquer de compost à la vente. Le compost issu de matières organiques est très demandé, car riche en azote, phosphore et potasse. Qui plus est, son humus retient l’eau et permet de restructurer les sols. Ses utilisateurs constatent aussi le retour de la vie dans leurs terres. Le compost issu de l’élevage fait l’objet d’analyses réglementaires poussées, pour lesquelles nous assistons nos clients. Il est notamment recherché par l’agriculture biologique. D’ailleurs, face à la demande, des exploitants stockent leur compost pour le vendre au meilleur moment.

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