Préparation des intrants : augmenter la surface d’échangeavecles bactéries

La revue des énergies renouvelables et des solutions alternatives.

Préparation des intrants : augmenter la surface d’échangeavecles bactéries

Une production de biogaz augmentée de 30%, par rapport à des matières non préparées

Eric Heckel, Consultant chez Verde Energy

« Un temps de séjour raccourci dans le digesteur et des matières mieux dégradées »

En quoi la préparation des intrants constitue-t-elle une étape cruciale dans un processus de méthanisation ?

L’enjeu est de préparer les matières qui entrent dans le digesteur, afin d’augmenter leur surface d’échange avec les bactéries. Dans le cas de la valorisation de sous-produits agricoles ou de bio déchets, cela suppose notamment de défibrer les intrants. Des bio-préparateurs permettent ainsi de broyer les substrats fibreux et pailleux, tels que les fumiers de bovins, ovins ou chevaux, ainsi que les rafles, les feuilles et les cannes de maïs, les déchets verts, les bio déchets, les betteraves,les fruits, les pommes de terre, etc. En étant rendues disponibles aux bactéries, les matières organiques sont mieux et plus rapidement dégradées. Leur temps de séjour dans le digesteur s’en trouve raccourci et la production de biogaz est optimisée jusqu’à  30%, par rapport à des matières non préparées.

Et qu’en est-il de l’exploitation au quotidien d’un préparateur d’intrants ?

Cet équipement est polyvalent et s’adapte très simplement, en quelques secondes, aux différents substrats à broyer et à défibrer. En outre, il est absolument insensible aux indésirables dont il permet la séparation : métaux, pierres, emballages, barquettes, boîtes de conserve, suremballages, sacs plastiques, etc. La préparation des matières garantit aussi une stabilité accrue du processus de méthanisation, qu’il soit infiniment mélangé ou en tunnels. En évitant les « surnageants » et les stratifications dans les fermenteurs, le bio-préparateur facilite aussi le pompage et l’agitation des intrants.Les coûts de fonctionnement – 6 à 8 kWh par tonne de produit entrante – et de maintenance – des pièces d’usure inférieure à 0,30 € par tonne entrante – sont très faibles et le retour sur investissement très rapide.

Ce type de solution peut-il s’envisager dans le cas d’une optimisation d’installation existante ?

Oui, nous avons, par exemple, assuré la mise à niveau de l’installation du Groupe Frayssinet, à Mazamet (81), avec la réalisation d’un bio-préparateur qui assure le broyage de fumiers, de paille et de biomasses diverses avec un débit allant jusqu’à 30 tonnes par heure. Et pour apporter des solutions complètes, nous pouvons aussi fournir des incorporateurs – avec trémies d’alimentation, fonds mouvants, systèmes de pesage, convoyeurs et vis de transfert –, des déconditionneurs de bio déchets et tous les équipements habituels pour la méthanisation : cuves de stockage, digesteurs, agitateurs, pompes, échangeurs, séparateurs de phases, couvertures et gazomètres, protection des bétons, etc.

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