Quels outils pour assurer la performance énergétique du parc tertiaire public ?

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Quels outils pour assurer la performance énergétique du parc tertiaire public ?

Identifier les pistes d’économies et leur retour sur investissement, grâce à un audit

 

Interview auprès de Olivier Ducelier, PDG de Diggloo et Mr Jacaria Moanessa Audit Manager Enerjetic

 

« Une aide à la décision pour répondre à la question : réhabiliter ou reconstruire ? »

 

Quels sont les enjeux de la performance énergétique dans le parc tertiaire des collectivités locales ?

Avec 280 millions de m² – sans oublier les logements sociaux –, ce parc totalise 76 % des dépenses énergétiques des collectivités. Des dépenses qu’il est possible de réduire, grâce à un audit de rénovation énergétique dédié. Celui-ci consiste, tout d’abord, à évaluer les notions d’usage, d’équipements et de consommation d’énergie propres au bâtiment audité. Pour dresser un état des lieux complet, nous réalisons notamment une thermographie de l’immeuble, ainsi qu’une inspection par drone des zones inaccessibles.

Une fois ce premier diagnostic réalisé, quelle est la suite des opérations ?

Sur la base de l’état des lieux, un plan d’actions visant à améliorer la performance énergétique du site est établi. Ce plan doit intégrer un chiffrage des travaux et les économies visées. Il est ainsi possible d’établir le retour sur investissement des actions identifiées. Cette information – complexe à établir – est très importante, car elle peut éviter d’aller au-devant de grandes déceptions. En intégrant tous ces éléments, l’audit constitue un outil d’aide à la décision efficace pour répondre à la question : faut-il réhabiliter ou reconstruire ? Paradoxalement, cette question est souvent négligée.

Pourquoi cela ?

En France, on observe une obsession de la rénovation. Le discours de la reconstruction – même quand celle-ci est économiquement fondée – a du mal à passer. Des maîtres d’ouvrage peuvent se montrer obtus. Les travaux se font alors à fonds perdus. C’est problématique dans le public, où la question de la maîtrise budgétaire est sensible. On observe aussi que le marché réagit uniquement quand les réglementations associent exigences constructives et sanctions financières.

Comment expliquez-vous le fait que le discours sur la reconstruction « passe mal » ?

Certains bureaux d’études thermiques ont une double casquette d’audit et de suivi des travaux de rénovation. Ils ne trouvent donc pas d’intérêt à orienter le maître d’ouvrage vers la reconstruction. Naturellement, la rénovation peut s’avérer pertinente. A ce titre, rappelons que le gouvernement a donné la priorité à la rénovation des bâtiments publics : écoles, hôpitaux, équipements culturels et sportifs… Une enveloppe de 1,8 milliard d’euros sera consacrée à la rénovation du parc de l’Etat, sur 5 ans. Les collectivités territoriales pourront, quant à elles, bénéficier de 3 milliards d’euros de prêts de la part de la Caisse des Dépôts, sur le quinquennat.

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