OKWIND – Avec des trackers qui suivent le soleil, l’autoconsommation prend un nouveau tournant

Capables de suivre la course du soleil, les trackers photovoltaïques offrent jusqu’à 70 % de rendement supplémentaire par rapport à des installations fixes. En outre, leur production est mieux répartie au fil de la journée. Un double avantage dans une perspective d’autoconsommation. Entretien avec Paul-Émile Noirot-Cosson, Responsable R&D agrivoltaïsme chez OKWIND.
Plus de 5000 trackers installés depuis 2015.
En quoi les trackers solaires, qui suivent le soleil comme un tournesol, permettent-ils d’optimiser l’autoconsommation ?
Grâce à un double axe motorisé, ces dispositifs s’orientent en permanence perpendiculairement aux rayonnements solaires, afin de maintenir une production constante tout au long de la journée – contrairement aux panneaux fixes, dont la courbe de production forme une cloche centrée entre midi et 14 h. Les trackers peuvent ainsi couvrir les besoins électriques sur une plage horaire bien plus large et atteindre ainsi des taux d’autoconsommation élevés. Leur rendement est également supérieur : outre leur exposition prolongée face au soleil, ils sont dotés de panneaux bifaciaux qui valorisent la lumière réémise par le sol, situé à 7 m en dessous, et le ciel derrière. Cette hauteur de 7m favorise également une bonne ventilation des modules, limitant les pertes de production dues à la surchauffe. Ainsi, à puissance et surface égales, un tracker offre un gain de production pouvant atteindre 70 % par rapport à une installation fixe.
Et comment le tracker se différencie-t-il en matière d’implantation, par rapport à des modules classiques ?
Comparé au photovoltaïque en toiture, il n’y a pas à se soucier d’une éventuelle réfection de la charpente ou de la couverture. Aucun risque d’incendie n’est à gérer, avec les questions assurantielles qui peuvent en découler.
En comparaison aux installations au sol, le gain est notable en termes d’encombrement : le tracker n’occupe qu’une emprise au sol de 6 m² pour 110 m² de panneaux développant jusqu’à 24,4 kWc.
Avec une hauteur de 7 m lorsqu’il est à plat, il permet le passage d’engins agricoles ou industriels.
Toutes ces caractéristiques, couplées à une flexibilité d’implantation, font notamment des trackers une solution parfaitement adaptée à l’agrivoltaïsme.

Et cette technologie nécessite-t-elle une maintenance particulière ?
Comme pour toute installation photovoltaïque, une maintenance programmée est nécessaire avec, par exemple dans le cas des trackers, le graissage périodique des axes. Le monitoring du parc, que nous assurons, permet un suivi en temps réel de chaque installation afin d’en garantir la disponibilité maximale. Les trackers sont conçus pour résister à des vents allant jusqu’à 180 km/h et ils se mettent automatiquement à plat, en position de sécurité, dès que la vitesse du vent atteint 40 km/h, grâce à un anémomètre intégré et au couplage avec des alertes météo. En lien avec leur suivi et à leur robustesse, les plus de 5000 trackers que nous avons installés depuis 2015 sont en mesure de fonctionner pendant au moins 30 ans.
Pour en revenir à l’autoconsommation, est-il possible de coupler les trackers avec des solutions de stockage ?
Oui, c’était même une attente forte des porteurs de projets, et à juste titre : un système de stockage par batterie permet d’accroître en moyenne de 30 % le taux d’autoconsommation. Il est également possible de recourir à un stockage thermique, par exemple en chauffant de l’eau, qui peut ensuite être utilisée pour des process agricoles ou industriels. Par ailleurs, une plateforme de supervision permet d’identifier les pics de consommation électrique, ce qui peut inciter l’exploitant à réorganiser certaines opérations pouvant être déplacées dans la journée. Couplé à des prévisions météo, à une analyse des habitudes de consommation et à la gestion des heures creuses et pleines, l’outil de supervision permet également un pilotage intelligent des charges et décharges des systèmes de stockage. Enfin, il peut être interconnecté avec les écosystèmes préexistants chez le client pour optimiser les flux de production et de consommation d’énergie. De quoi répondre aux attentes des ceux qui, dans un contexte d’inflation durable du coût de l’électricité, aspirent à atteindre la plus grande autonomie énergétique possible.










