Quelles pistes pour compenser la baisse des tarifs d’achat pour le biométhane ?

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Quelles pistes pour compenser la baisse des tarifs d’achat pour le biométhane ?

De nouvelles perspectives offertes par la valorisation du bioCO².

La baisse des tarifs d’achat pour le biométhane injecté dans le réseau a été actée par un décret paru au Journal officiel, le 23 novembre dernier. En réponse, la filière innove pour maintenir la rentabilité des projets. La valorisation du bioCO² figure parmi ces nouvelles pistes, comme l’explique Anthony Kerihuel, Président de S3d Ingénierie.

 

Que pensez-vous de la baisse des tarifs d’achat pour le biométhane ?

Selon les projets, la baisse du tarif d’achat du biométhane atteindrait jusqu’à 15 %. C’est un signe négatif envoyé par les pouvoirs publics, alors que l’injection était en plein essor.
Il est à redouter un point d’arrêt pour le marché qui, jusqu’alors, était porté par le pic de construction des projets qui bénéficient des anciens tarifs d’achat. 

Cela étant, la baisse était prévue de longue date et a pu être anticipée. Parmi les leviers à actionner pour la compenser, il y a notamment la valorisation des sous-produits issus du process de méthanisation, comme le bioCO².

Quels peuvent en être les débouchés ?


Le CO² a trois utilisations majeures : dans l’agroalimentaire, pour le conditionnement d’aliments, la gazéification de boissons, les fluides frigorifiques, etc. ; dans le maraîchage ou l’horticulture, pour la croissance des plantes ; pour la fabrication de produits chimiques, comme l’urée, l’acide formique, le méthanol… Pour ces diverses filières, la logistique et le conditionnement peuvent représenter jusqu’à 50 % du prix du CO².
Il y a donc un enjeu de rapprochement entre sites de production et de valorisation de ce gaz. Par exemple, le couplage entre un méthaniseur et un serriste fait particulièrement sens. En effet, le CO² augmente de 20 à 30 % la croissance de biomasse. En outre, la méthanisation offre au serriste la possibilité de verdir sa production, en utilisant un CO² renouvelable et non plus d’origine fossile. Nous concrétisons un tel partenariat, dans le cadre d’un projet de méthanisation territoriale, initié par une cinquantaine d’exploitations agricoles, 19 communes et des industriels de l’agroalimentaire : le projet Alliance Berry Energies Vertes (http://www.abev-methanisation.fr/). Sur cette opération, il y a aussi des débouchés envisageables, via la méthanation permettant de produire du méthane de synthèse, injectable sur le réseau.

« Un serriste peut verdir sa production, en utilisant un CO² renouvelable »

Quels gains financiers la valorisation du bioCO² peut-elle offrir ?


A minima, elle permet de compenser la baisse induite par les nouveaux tarifs d’achat. Ensuite, il est à espérer que la législation suive les avancées technologiques, en reconnaissant la plus-value environnementale du bioCO², à l’image du biométhane.

http://www.sol3d.com

 

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