OLEO 100 – Le B100, un biocarburant qui remplace le gazole, sans changer d’organisation logistique

OLEO 100 – Le B100, un biocarburant qui remplace le gazole, sans changer d’organisation logistique


Produit à partir de colza français, le biocarburant B100 offre une alternative 100 % végétale au gazole. Réduisant jusqu’à 80 % les émissions de CO2, il est mobilisé par de plus en plus de transporteurs. Performances, coûts, usages : tour d’horizon d’une solution déjà opérationnelle pour décarboner le transport lourd, sans même renouveler sa flotte. Entretien avec Bastien Le Bouhellec, directeur d’Oleo100.

Jusqu’à 80 % d’émissions de de CO2 en moins
 


Bastien LE BOUHELLEC,

Directeur – OLEO100


C
omment le B100 peut-il contribuer à décarboner le secteur des transports ?

Issu de la transformation de colza et homologué depuis 2018, le B100 offre une alternative 100 % végétale et 100% renouvelable au gazole  fossile. Il permet de réduire les émissions de CO2 de 60 %. Cela s’explique par le fait que le carbone émis lors de la combustion correspond à celui ayant été capté pendant la croissance du colza, et non à un carbone fossile stocké depuis des millions d’années. Les gains peuvent même atteindre 80 % lorsque les agriculteurs adoptent des pratiques culturales favorisant le stockage du carbone dans le sol où le colza a poussé : fertilisation organique en substitution des engrais minéraux, non-recours au labour, maintien des résidus de culture, ou encore association du colza avec des plantes compagnes. Grâce à ses performances, les véhicules « B100 exclusifs » représentent aujourd’hui 7 % des immatriculations de poids lourds. Il arrive en tête des énergies alternatives qui totalisent 10 % des renouvellements. À noter que les véhicules fonctionnant au gazole peuvent rouler au B100, et on estime qu’ils sont environ 5 % à le faire.


Et par rapport au gazole justement, quel impact le B100 peut-il avoir en termes d’exploitation ?

La consommation, l’autonomie et l’organisation logistique sont similaires au gazole. Avec des caractéristiques proches de celles du gazole, le B100 est principalement utilisé dans le transport lourd de marchandises, mais aussi dans le BTP ou le transport routier ou ferroviaire de voyageurs. Pour assurer l’avitaillement, des cuves sont installées chez les transporteurs et réapprovisionnées grâce à un suivi des niveaux en cuve à distance.


Quels sont les retours d’expérience sur la performance des camions au B100 dans des conditions réelles d’exploitation longue distance ?

Ils sont positifs. Aucun transporteur ayant franchi le pas de cette nouvelle énergie n’a fait marche arrière. Ce choix – qui n’impacte ni leur flotte ni la conduite – leur permet de décarboner dès aujourd’hui leur offre en direction des chargeurs. Avec un colza 100 % français, certains y voient également un moyen de contribuer à la souveraineté énergétique nationale.



Comment l’usage du B100 influence-t-il le coût total de possession d’une flotte par rapport au gazole ?

Au-delà d’une consommation équivalente, l’entretien des véhicules est légèrement plus onéreux, mais ce surcoût est généralement pris en partie en charge avec le distributeur de B100. Grâce au suramortissement et à une fiscalité avantageuse dont bénéficie ce biocarburant,
le coût total de possession reste similaire à celui du gazole. Rappelons que le cadre fiscal différencié entre les deux carburants est cohérent avec les performances environnementales du B100. Reste à savoir si ces dispositions seront maintenues ou non dans la prochaine loi de finances. Agriculteurs, transporteurs et chargeurs resteront naturellement mobilisés sur le sujet.


L’essor du B100 peut-il entrer en concurrence avec les débouchés alimentaires du colza ?

Ce biocarburant est produit à partir de la fraction huileuse – environ 45 % – de la graine de colza.
La production d’huile alimentaire demeure prioritaire pour cette partie. Les 55 % restants, constitués de protéines, restent destinés à l’alimentation animale. Enfin, rappelons que le B100 s’inscrit dans un mix d’énergies alternatives : d’ici 2030, il devrait représenter environ 10 % de la consommation du transport lourd. Or, cette demande sera largement satisfaite sans augmenter les surfaces agricoles consacrées au colza.

De plus, le Colza est une tête de rotation, et il s’inscrit dans un assolement varié, ainsi, le colza n’est jamais 2 années de suite sur la même parcelle. Les surfaces de colza sont stables ces dernières années et s’établissent entre 1,3 et 1,5 Millions d’hectares.

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