Assurer la rénovation énergétique des bâtiments privés, publics et des copropriétés est un enjeu majeur

La revue des énergies renouvelables et des solutions alternatives.

Assurer la rénovation énergétique des bâtiments privés, publics et des copropriétés est un enjeu majeur

Le Contrat de Performance Energétique au service des chantiers de rénovation

 

« La difficulté est de réussir à convaincre les personnes âgées de l’intérêt de la rénovation énergétique de leurs appartements, alors qu’ils ne se projettent plus dans l’avenir »

La rénovation énergétique des bâtiments est une nécessité incontournable pour d’une part réduire les consommations énergétiques et d’autre part atténuer son impact environnemental. Le CSTB, Centre Scientifique et Technique du Bâtiment, dont l’une des missions est de faire progresser la performance globale des bâtiments, a lancé un observatoire des Contrats de Performance Energétique en 2016, en partenariat avec l’ADEME et le CEREMA. « L’objectif est de recenser les CPE en France, de les qualifier et d’organiser un retour d’expériences qui bénéficie à l’ensemble des acteurs, maîtres d’ouvrage et entreprises », indique Pierre Boisson, ingénieur Recherche et Expertise à la Direction Energie Environnement au CSTB. « Les premiers CPE ont été signés à la fin des années 2000, désormais nous pouvons en tirer les enseignements et partager les bonnes pratiques afin de déployer à grande échelle les projets de transition énergétique », dit-il.

 

Améliorer le bâti et valoriser le patrimoine

300 CPE au niveau national ont été recensés par l’observatoire, à 90 % dans le secteur public. « Les opérations privées sont plus difficiles à identifier », informePierre Boisson qui précise que ce chiffre n’est pas exhaustif. Les CPE globaux et patrimoniaux, majoritaires , concernent des projets de travaux sur le bâti, l’isolation, les systèmes énergétiques dont le chauffage. Ces contrats courent en général de 8  à 25 ou même 30 ans et garantissent d’importantes économies d’énergie, de l’ordre de 40 %. « Il s’agit véritablement d’améliorer le bâti et le confort intérieur, mais aussi de valoriser le patrimoine », exprimePierre Boisson. Une vision long terme qui intéresse aussi les copropriétés, conseillées par l’UNARC, l’union nationale des associations de responsables de copropriétés. « Inscrite dans la loi, la rénovation énergétique touche la construction, l’habitat et la copropriété », assure Pierre Degrez, président de l’UNARC.

30 à 40 % des charges liées à l’énergie

« Les consommations d’énergie pèsent souvent pour 30 à 40 % du coût des charges de copropriété. Des charges qui ont elles-mêmes augmenté de 40 % ces dix dernières années dans certaines copropriétés. » Pierre Degrez le reconnaît, dans les copropriétés habitées par une majorité de personnes âgées, il est difficile de faire accepter la nécessité de rénover le bâti pour plus de confort, et d’investir sur une durée inférieure à dix ans. « Ils n’en voient pas l’intérêt. Ils ont toujours vécu comme cela et n’ont pas les ressources financières pour l’assumer », dit-il. Par ailleurs, souvent ces résidents estiment qu’ils ne seront plus de ce monde avant de bénéficier du retour sur investissement. « Notre mission est de sensibiliser nos 35.000 adhérents, copropriétaires, de les conseiller et de les aider sur leurs chantiers de rénovation énergétique, d’identifier avec eux les conditions d’éligibilité aux crédits d’impôt, par exemple »,poursuit Pierre Degrez. Pour cela des réunions sont organisées, et des documents sont édités.

Investissements plus faibles aussi possibles

Les contrats de performances énergétiques concernent aussi des projets à moins long terme. Les CPE Systèmes, s’adressent aux travaux moins importants sans intervention sur le bâti, des investissements plus faibles et des contrats portant sur neuf ans en moyenne, pour 20 % d’économies d’énergie. Enfin, les CPE Services, qui sont davantage orientés vers la gestion des équipements et la sensibilisation des acteurs, pour des durées de contrats de 7 ans en moyenne et des économies d’énergies de l’ordre de 15 %. « Au final, le CPE peut répondre à des grands chantiers de rénovation sur des dizaines de bâtiments, comme à de plus petits projets. Tout dépend de la stratégie patrimoniale du propriétaire. Contrat global, liant le propriétaire sur une longue durée, il nécessite pour être pleinement rentable d’avoir une maitrise d’ouvrage forte pouvant négocier avec les professionnels, suivre le chantier et l’exécution du contrat », commente Pierre Boisson.

 

 [BP1]Ils représentent 1/3 des CPE recensés (ce sont les CPE systèmes qui sont majoritaires)

 [BP2]11 ans en moyenne, la plupart entre 8 et 20 ans

%MCEPASTEBIN%